Giovanna Mingarelli a été élue dans une circonscription à majorité francophone, et où l’industrie agricole est au cœur des activités de ce comté rural. (Facebook) Mme Mingarelli a travaillé au public et au privé, d’abord en tant qu’étudiante dans l’équipe de libérale Marlene Catteral, l’ex-députée dans Ottawa-Ouest—Nepean, au début des années 2000. Elle a par la suite travaillé au bureau de presse de l’ancien premier ministre Paul Martin. Après les élections fédérales de 2006, Giovanna Mingarelli s’est lancée dans le secteur privé, œuvrant pour une entreprise de technologie new-yorkaise, puis à Genève, San Francisco et Seattle pendant 15 ans. «Aujourd’hui, j’ai trois entreprises. Deux entreprises de technologie et une entreprise de conseil en communication. Je travaille surtout dans une capacité multipartisane pour appuyer les femmes et les jeunes en politique fédérale.» Celle qui possède un baccalauréat spécialisé en science politique et en relations internationales de l’Université Carleton a également travaillé au sein de l’organisme À voix égales: faire élire des femmes au Canada. «C’est la seule organisation nationale qui appuie les femmes en politique au niveau fédéral», explique-t-elle. Selon la candidate, son expérience avec des organisations fédérales, multipartisanes, et même son expérience aux États-Unis constitue un atout important dans le contexte actuel et lui servira lors de son mandat. «C’est tout naturel pour moi, lance-t-elle. Je prévois être très active sur le terrain, participer aux événements communautaires, être engagée dans la circonscription et ses enjeux. Ça fait partie de ce que je fais. Je suis une bâtisseuse communautaire. J’aime les gens et c’est si excitant de voir l’opportunité qui se présente à moi.» Parmi ses autres réalisations, Mme Mingarelli a siégé au conseil d’administration du Women’s History Project, a publié dans plusieurs médias, a déjà figuré au palmarès des 100 femmes les plus influentes au Canada de WXN et a été sélectionnée pour les Prix canadiens de l’entrepreneuriat féminin RBC en 2024. Petite histoire de comté Giovanna Mingarelli est la première femme à représenter la circonscription de Prescott–Russell–Cumberland à Ottawa. Mais au fil des ans, les députés qui se sont succédé se sont souvent alterné entre allégeance conservatrice et libérale. La circonscription fondée en 1953, qui s’appelait Glengarry—Prescott à l’époque, a fait élire en alternance le libéral Raymond Bruneau, le progressiste conservateur Osie Villeneuve, puis le libéral Viateur Éthier. Renommé Glengarry—Prescott—Russell dans les années 70, les libéraux ont par la suite raflé la majorité des mandats de la circonscription, à commencer par le député Denis Éthier, qui a siégé de 1972 à 1984, suivi de Don Boudrias pendant plus de 20 ans, de 1984 à 2006. Le comté a fait un retour aux mains des conservateurs de 2006 à 2015 en élisant le député Pierre Lemieux, avant que la vague libérale de Justin Trudeau permette à l’ex-député Francis Drouin d’y effectuer trois mandats. M. Drouin avait annoncé l’été dernier qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat. Il s’est néanmoins engagé auprès de Giovanna Mingarelli durant sa campagne électorale, tout comme l’ex-député Don Boudrias. La nouvelle élue a d’ailleurs couvert d’éloges ses deux «mentors», a-t-elle souligné, qui l’ont soutenue durant sa campagne et lui ont offert de précieux conseils. «Ça m’a donné de la confiance pour poursuivre [leur legs], a-t-elle indiqué. Ce sont les meilleurs mentors pour la région.» Giovanna Mingarelli succède à son collègue libéral Francis Drouin, qui avait choisi de ne pas se représenter. Il était toutefois présent lundi soir pour la soutenir. (Ani-Rose Deschatelets/Le Droit) Les deux hommes se sont d’ailleurs présentés à sa soirée électorale, lundi soir, pour la soutenir. Mardi matin, Francis Drouin a publié sur ses réseaux sociaux ce qu’il a qualifié de son «dernier message», remerciant ses proches pour ses neuf ans passés en politique et passant officiellement le flambeau à sa successeure. La circonscription représentée dorénavant par Mme Mingarelli à Ottawa se nomme Prescott–Russell–Cumberland depuis le redécoupage décennal d’Élections Canada en 2023. Francophonie et agriculture Giovanna Mingarelli a été élue dans une circonscription à majorité francophone, et où l’industrie agricole est au cœur des activités de ce comté rural. Et c’est exactement sur ces aspects qu’elle mettra ses efforts, soutient-elle. La décision du premier ministre Mark Carney de ne pas nommer de ministre des Langues officielles, lors de la formation de son premier conseil des ministres, plus tôt cette année avait d’ailleurs inquiété beaucoup d’électeurs rencontrés sur le terrain durant sa campagne, a assuré la candidate. Elle martèle qu’elle fera valoir les préoccupations de ses citoyens au premier ministre, afin que le tir soit rectifié. «Je vais exprimer à M. Carney que c’est important pour Prescott-Russell-Cumberland et demander si c’est possible de mettre [cette décision] en priorité.» Giovanna Mingarelli a participé à sa première mêlée de presse en temps que nouvelle députée peu après son élection, lundi soir. (Ani-Rose Deschatelets/Le Droit) Évidemment, avec la guerre tarifaire que les États-Unis imposent au Canada, Mme Mingarelli souhaite travailler avec les entreprises de son comté. Issue d’une famille fermière laitière de cinquième génération, Mme Mingarelli souhaite aussi mettre les bouchées doubles pour protéger les agriculteurs face aux tarifs américains, dans une circonscription où l’industrie agricole est omniprésente. «Les fermiers sont très préoccupés par la gestion de l’offre», soutient-elle. Elle note aussi, durant sa campagne, avoir eu une rencontre productive avec le président de l’usine spécialisée dans l’industrie de l’acier Ivaco Rolling Mills, à L’Orignal. «Je voulais savoir ce dont ils avaient besoin pour stabiliser leur entreprise avec les tarifs du président Trump. Mais ce n’est pas seulement Ivaco, ce sont toutes les entreprises touchées que je souhaite épauler.»