"Plus de moyens de paiements et plus d'électricité pendant 10 heures": cette varoise raconte son arrivée mouvementée en Espagne au moment de la coupure géante

Il est 14h30 quand Lilou, une sexagénaire originaire de La Garde-Freinet, arrive à l'aéroport international de Malaga ce lundi 28 avril. Elle ne le sait pas encore mais, après elle, plus personne ne pourra atterrir. Les vols à destination de l'Espagne ont tous été annulés pour cette deuxième moitié de journée en raison de la panne d'électricité géante qui a paralysé le pays, ainsi que le Portugal et une partie de Pays Basque français. "Nous avons pu atterrir juste à temps, mais d'autres n'ont pas eu cette chance, et nombreux sont ceux à être restés bloqués à l'aéroport de Marseille sans solution, excepté repayer un billet à plus de 200 euros pour le lendemain". Mais le soulagement après son arrivée à l'aéroport va être de courte durée pour celle qui vit désormais en Andalousie, une région du sud de l'Espagne. Coupée de toutes les informations, c'est en montant dans le taxi que Lilou comprend que les soucis techniques vont bien au-delà de la zone aéroportuaire. "Le taxi nous a dit qu'il n'y avait plus d'essence, ni Internet et la circulation commençait à être paralysée de partout". "Nous ne pouvions plus payer par carte, sans électricité on ne peut pas faire grand-chose" "En arrivant chez nous, c'est là que nous avons compris que le problème était généralisé, puisque nous ne pouvions ni ouvrir les volets, ni avoir de l'eau qui a également été coupée". Fraîchement sortie de l'avion et n'ayant rien prévu à l'avance il a fallu se rendre au supermarché pour faire quelques courses et s'organiser pour la soirée, qui risquait d'être longue. Arrivés dans le magasin, s'est alors posée la question du moyen de paiement. "Ce sont des choses du quotidien auxquelles on ne pense pas, mais sans électricité nous ne pouvons presque plus rien faire aujourd'hui". Oubliez tous les paiements sans contact, et les cartes bleues enregistrées sur le téléphone, pendant les 10 heures d'interruption, il a fallu revenir à la bonne vieille méthode du paiement en liquide avec pièces et billets. "Il n'y avait évidemment pas de distributeur en état de marche, certaines personnes ne pouvaient alors plus rien faire", raconte la Varoise. Le courant rétabli au bout de 10 heures d'attente "Nous avons été patients, comme tous les Espagnols. Tous étaient très respectueux, pas de cohue ou d'énervement dans le supermarché ou ailleurs. Il fallait être assez philosophe sur la situation", confie Lilou. Après 10 heures de patience, ce n'est que vers 3h00 du matin que la région de Malaga a pu récupérer le courant. Alors que des grandes villes comme Madrid ou Barcelone ont pu revoir la lumière dans la soirée, l'Andalousie a dû patienter un peu plus.