Flying Whales a des visées au Québec depuis plusieurs années. L’entreprise souhaite construire et commercialiser des dirigeables qui serviraient au transport de marchandises. Une première usine est dans les cartons en France, dans la région de Bordeaux. Flying Whales souhaite s’installer au Québec afin d’avoir une antenne sur le marché nord-américain. Au départ, l’entreprise devait annoncer le lieu de construction de son usine québécoise à l’été 2024, mais le processus avait été reporté à de nombreuses reprises. Sherbrooke et Trois-Rivières ont été en lice jusqu’à la toute fin et certains médias, dont la station trifluvienne de Radio-Canada en juillet dernier, avaient annoncé que Trois-Rivières serait fort probablement retenue. Il n’en est finalement rien, a pu confirmer La Tribune de source sûre. L’entreprise a conclu une entente de principe avec les villes de Sherbrooke et Cookshire-Eaton et la Corporation de développement de l’aéroport de Sherbrooke (CDAS) pour installer, sur les terrains de l’aéroport, un site d’assemblage et d’essai de ses dirigeables. L’entreprise vise un site de 50 hectares, soit l’équivalent de 70 terrains de soccer. Une annonce officielle est prévue ce jeudi lors du congrès annuel de l’Association québécoise du transport aérien, qui se tiendra à Sherbrooke. Contactés mardi, les différents intervenants impliqués dans l’affaire se sont montrés bien discrets. Le maire de Cookshire-Eaton, Mario Gendron, a refusé de commenter le dossier pour l’instant, mais a confirmé la tenue d’une conférence de presse sur la question jeudi. De son côté, le préfet de la MRC du Haut-Saint-François, Robert Roy, n’a pas souhaité émettre de commentaires pour l’instant. Le cabinet de la mairie de Sherbrooke et le président de la CDAS, David Rancourt, n’ont pas répondu à nos demandes lorsque questionnés sur cette affaire. Le directeur général de Flying Whales Québec, Arnaud Thioulouse, n’avait pas de disponibilités pour nous parler mardi, nous proposant plutôt un appel mercredi. Flying Whales pourrait être l'une des premières entreprises qui s'installent sur les terrains de l'aéroport, chose clairement souhaitée par la mairesse Évelyne Beaudin. (Jean Roy/Archives La Tribune) Le projet bat-il de l’aile? Le gouvernement du Québec a déjà investi 75 millions dans Flying Whales au Québec. De l’autre côté de l’Atlantique, chez nos cousins français, le projet peine à s’envoler. Des enquêtes de plusieurs médias français, dont France Bleu, France Info, Radio France et l’Usine Nouvelle, relatent des difficultés pour l’entreprise à consolider les fonds et à développer son projet. On évoque aussi des départs de partenaires et des difficultés avec les autorités environnementales du coin. Dans une entrevue en décembre 2024, la direction de Flying Whales Québec minimisait ces critiques, notamment celles faites sur la faisabilité de traîner de lourdes charges avec un dirigeable. «Certaines personnes, et c’est vrai pour toute innovation, nous demande si [notre technologie] fonctionne pour vrai. Nous, on a fait des études et des essais qui permettent de nous assurer de la faisabilité du projet», disait à ce moment le directeur général de Flying Whales et président de Flying Whales Québec, Vincent Guibout. Les dirigeables serviraient à transporter des marchandises lourdes. (Flying Whales) Qui est Flying Whales Constituée en 2012, Flying Whales est une entreprise française spécialisée dans les dirigeables. Elle veut installer une usine dans la Belle Province pour y construire ses dirigeables LCA60T et espère produire ses premiers aéronefs au Québec en 2027, rapportait en février 2024 le Journal de Montréal. Flying Whales présente d’ailleurs ses dirigeables comme «une révolution» en matière de transport aérien, que ce soit pour de l’aide humanitaire, de conteneurs ou de pièces d’éoliennes, par exemple.