Richmond-Arthabaska: qui est Eric Lefebvre?
Connu comme député provincial de la circonscription d’Arthabaska depuis 2016, Eric Lefebvre élargit son territoire de couverture en faisant le saut comme député fédéral de Richmond-Arthabaska. La Tribune est allée à sa rencontre au lendemain de son élection, remportée avec 35,5 % des voix. Q Parlez-nous de votre circonscription. R Mon père est né à Wotton, mes racines sont bien ancrées dans le comté. C’est un secteur diversifié, on touche à plusieurs volets de l’économie. On a 39 municipalités et la première chose que je veux faire, c’est la tournée des élus pour voir les enjeux et bien cibler les défis. Q À quoi ressemble votre façon de faire de la politique? R Terrain! (rires) Pour ce qui est de défendre des sujets, j’arrive préparé, structuré, avec des arguments et je suis très tenace pour les dossiers de ma circonscription, mais je reste respectueux. C’est une de mes valeurs. Si on respecte les gens, il y a un effet miroir. J’essaie d’avoir une argumentation équilibrée pour faire avancer nos dossiers. Je dis toujours que c’est un privilège d’être les yeux, la voix et les oreilles des citoyens. Hier, les citoyens m’ont accordé ce privilège du côté d’Ottawa. À partir d’aujourd’hui, je suis le député de tous les citoyens, peu importe leurs allégeances politiques. Pour moi ça ne fait aucune différence, on travaille tous ensemble pour notre belle région. Le député conservateur Eric Lefebvre, dans la circonscription de Richmond-Artbaska, souhaite travailler pour tous ses citoyens, peu importe leur allégeance. (Maxime Picard/La Tribune) Q Que pensez-vous de l’élection d’un gouvernement libéral minoritaire? R Dans un monde idéal, j’aurais souhaité un gouvernement conservateur majoritaire pour mettre en place notre plateforme pour rejoindre les objectifs des Canadiens et Canadiennes. Mais on a un gain net du côté conservateur, on est dans un gouvernement minoritaire, on va préparer l’avenir parce que j’ai excessivement confiance que la prochaine élection sera la bonne pour le gouvernement conservateur. D’ici 18 à 36 mois, on pourrait revivre des élections générales. Q Est-ce que c’est ce que vous souhaitez? R Pas nécessairement, mais c’est possible. Donc je mets dès maintenant la main à la pâte pour préparer cette prochaine élection. Je suis persuadé que les valeurs conservatrices sont beaucoup plus présentes qu’on peut l’imaginer au Québec. Q Quelles sont ces valeurs? R Ce sont les valeurs familiales, d’entraide. On veut que nos générations futures puissent rêver d’avoir une maison, d’avoir un environnement sécuritaire. C’est important qu’on puisse le leur offrir. L’accès à la propriété est difficile. Pour moi c’est important de permettre à nos jeunes de rêver à un monde meilleur qui leur donne de l’espoir. Q Un mode meilleur, dans vos yeux, qu’est-ce que c’est? R Moins de violence dans nos rues, moins d’itinérance. On a annoncé des solutions. On veut réduire la taille de l’État. Avec le nombre d’édifices fédéraux sous-utilisés, on libérerait des édifices pour bâtir des logements abordables. Tout le volet de l’agriculture est important pour moi aussi, on va défendre la gestion de l’offre. Q Vous partez d’un parti au pouvoir au provincial (CAQ) pour vous retrouver dans l’opposition au fédéral. Comment le vivez-vous? R La dernière année pour moi [en tant qu’indépendant] après mon départ de la CAQ a été plutôt stressante. Je suis passé du cabinet du whip en chef avec 22 employés à seul à l’Assemblée nationale, sans équipe autour de moi. Je savais que je prenais un pas de recul pour atteindre un objectif, mon élection m’a enlevé 1000 livres de sur les épaules. Q Parlez-nous de votre parcours. R De formation, je suis enseignant en éducation physique, mais je n’ai jamais vraiment enseigné. J’ai été propriétaire d’un commerce à Victoriaville, le Pub Caméléon, et j’ai été conseiller municipal pendant sept ans à Victoriaville. J’étais pompier également, pendant sept ans. Je me suis présenté à l’élection fédérale de 2008 avec le Parti conservateur, mais j’ai été défait. J’ai ensuite travaillé pendant un an au cabinet du ministre de Développement économique Canada pour le Québec, Denis Lebel. En 2009, je me suis présenté à la mairie [de Victoriaville] et j’ai terminé deuxième sur quatre, contre Alain Rayes. Ensuite, j’ai acquis une usine de fermes de toit à Saint-Ferdinand que j’ai gérée jusqu’à ce que François Legault me demande de me présenter à la suite du décès de la députée d’Arthabaska Sylvie Roy en 2016. J’ai été réélu en 2018 et 2022. Eric Lefebvre commencera son mandat par une tournée des municipalités afin de connaître les besoins à l'échelle locale. (Maxime Picard/La Tribune) Q Qu’est-ce qui vous intéresse, en dehors de la politique? R J’aime vraiment lire sur l’histoire des municipalités. Quand il y a un centième anniversaire et qu’un livre est produit, je le lis. J’ai bien hâte de découvrir les municipalités des MRC des Sources et du Val-Saint-François. Et le sport a pour moi une place importante. Avant d’être élu [pour la CAQ], je jouais au hockey deux à trois fois par semaine, mais maintenant c’est plus difficile. Q Parlez-nous de votre famille. R Geneviève, ma conjointe, m’accompagne dans tous les événements. (...) Je me suis lancé en politique parce qu’elle acceptait qu’on le fasse ensemble. On travaille en équipe. Je suis papa de quatre enfants, deux filles et deux belles-filles. Laurence a 27 ans, ma deuxième, Rosalie qui est à Ottawa, est bien contente, elle va enfin voir son père! Amora, la troisième, est aux études en agriculture et Marie-Eden, 19 ans, est déficiente intellectuelle et va toujours être avec nous, c’est mon rayon de soleil. Mon plus grand rêve, à 54 ans, est d’être grand-papa. J’ai tellement hâte!