Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Cliquer pour partager sur Bluesky(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Des districts scolaires signalent qu’ils auront des choix difficiles à faire alors que le ministère leur demande de trouver des économies totales de 43 millions $ dans leurs budgets. La ministre de l’Éducation, Claire Johnson, dit que les budgets des districts ont augmenté malgré cela. Le gouvernement Holt augmente le financement des sept districts scolaires de la province, mais leur demande aussi de trouver collectivement un total de 43 millions $ dans leurs budgets respectifs et de rediriger cet argent vers les salles de classe. Au district scolaire francophone Sud, cela signifie qu’il faut trouver 7,1 millions $ à même le budget pour répondre à cette directive. Selon Michel Côté, le président du conseil d’éducation du DSF-S, le district prévoyait déjà terminer l’année avec un déficit budgétaire de 2,8 millions $ en raison d’un financement inadéquat offert au district pour financer le recours accru à des aides en éducation. Le district est aussi en croissance constante et a besoin de financement, selon M. Côté. «On croît de l’équivalent d’une école de 500-600 élèves par année», dit-il. La directive du gouvernement représente donc une coupe budgétaire de 7,1 millions $, d’après lui. «On est en train de travailler là-dessus. Ça va affecter les élèves, ça va affecter partout parce qu’il va y avoir des coupures de postes, il va y avoir des réductions à plusieurs niveaux.» Selon la ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Claire Johnson, la province fait face à un contexte économique difficile, et tous les districts doivent faire leur part pour se serrer la ceinture. «Notre gouvernement a investi plus, mais pas tout à fait assez pour répondre à tous les besoins de notre façon habituelle de faire les choses. C’est pour ça qu’on leur demande des changements, qu’on leur demande d’être efficaces au maximum.» Elle affirme toutefois que malgré la coupe signalée par le DSFS, les budgets de tous les districts enregistrent une augmentation nette. Des chiffres fournis par son ministère indiquent que le DSF-S, par exemple, a reçu une hausse nette de 16,8 millions $, soit environ 7% de son budget. Ces données fournies par le ministère de l’Éducation montrent l’augmentation et les compressions budgétaires des districts. Michel Côté dit que malgré cela, le financement additionnel ne suit pas le rythme de l’augmentation des dépenses. «On a une augmentation des effectifs, on a des besoins supplémentaires au niveau de l’aide à l’éducation. Et après ça, on nous demande de couper 7,1 millions $. C’est comme si on donne de la main droite et qu’on reprend de la main gauche.» Il souligne que le communiqué du gouvernement qui annonçait cette redirection de fonds, publié le jour de l’élection fédérale, était titré «Investissements en éducation pour réaffecter plus d’enseignants en classe et aider les élèves». «On a essayé, selon moi, de camoufler des coupures à travers une bonne nouvelle. Je trouve ça ridicule qu’on s’acharne à dire que c’est une bonne nouvelle», dit Michel Côté. Un défi majeur pour le DSF-NE, moins pour le DSF-NO D’après un communiqué publié en soirée mercredi, la coupe budgétaire représente un défi majeur pour le district scolaire francophone Nord-Est. «Il va sans dire que ce contexte budgétaire représente un défi majeur pour notre organisation. Répondre aux besoins tout en maintenant le même niveau de services aux élèves constituera un exercice complexe.» Selon son DG, Marc Pelletier, le district cherchera à trouver des économies ici et là plutôt que d’éliminer carrément des services, et veut continuer à prioriser l’apprentissage des élèves. Mais la situation n’est pas pareille partout et la directive du gouvernement aura vraisemblablement moins d’impact sur le district scolaire francophone Nord-Ouest. Sa responsable des relations stratégiques, Julie Poulin, indique que le district ne prévoit aucune coupe de service ni d’éliminations de postes «en raison de notre saine gestion financière et humaine continue» et d’un programme fédéral qui permet d’aider à financer ses postes d’enseignants à temps plein. Pourquoi rediriger l’argent? Dans un communiqué publié lundi, le gouvernement dit obliger les districts à rediriger des fonds vers les salles de classe pour «renforcer l’apprentissage en salle de classe». Mais par quels moyens? «Ce qu’on souhaite voir, c’est une répartition des ressources du district vers les écoles, vers les salles de classe, vers les élèves, où nous savons que le soutien est nécessaire. (…) Mais le “comment”, ça appartient aux districts», dit Claire Johnson. Comment, donc? Selon Michel Côté, la réponse est simple: c’est «purement économique». «Pour moi, ça n’améliorera pas l’apprentissage, ça va améliorer les finances. Si, par exemple, on a un nouveau poste d’enseignant parce qu’on a 30 élèves de plus, au lieu de demander le financement au ministère, on nous demande de prendre ça quelque part au district. Donc le poste au district n’est plus là, c’est une perte au bout de la ligne.» Le gouvernement veut aussi que les districts réaffectent environ 150 enseignants certifiés qui travaillent ailleurs qu’en salle de classe afin de bonifier le soutien direct aux élèves. Cela concerne surtout les districts anglophones, puisque la grande majorité des enseignants francophones travaillent déjà en salle de classe, selon les districts franco Sud et Nord-Ouest. Au DSF-NO, seule une poignée de 11 enseignants ne sont pas directement affectés aux salles de classe. «Ils sont membres de notre équipe d’accompagnement pédagogique. Nous ne prévoyons pas les réaffecter en salle de classe. L’équipe d’accompagnement pédagogique est essentielle dans un district scolaire et la nôtre est déjà réduite au strict minimum», dit Julie Poulin. Des postes de bibliothécaires coupés Au district scolaire anglophone Ouest, la compression de 9,3 millions $ a poussé le district à décider d’éliminer plusieurs postes de bibliothécaires scolaires. Claire Johnson dit que plusieurs bibliothèques scolaires n’avaient déjà pas de bibliothécaire, et qu’elles peuvent fonctionner «avec ou sans employé». «Il n’y a pas de service de bibliothèque qui va être fermé dans la province», dit-elle. La ministre dit qu’elle aurait préféré des coupures «plus au niveau du district que des écoles», et qu’elle a l’intention d’interroger le district anglo pour savoir pourquoi il a pris cette décision plutôt qu’une autre.