Elle est la première à officiellement dégainer sa campagne pour les élections municipales de 2026. Et si elle ne sera évidemment pas seule à escompter prendre la succession de David Rachline, Paula Fassi clame d’ores et déjà sa différence. Cette consultante en gestion financière d’entreprises tout juste retraitée était présente sur la liste de Laurence Fradj en 2020. Cependant, elle se montre aujourd’hui très critique vis-à-vis de la politique de la chaise vide pratiquée par cette dernière et indique qu’elle conduira pour sa part une liste citoyenne. Nommée ‘‘Fréjus, notre territoire durablement’’, celle-ci ambitionne de représenter une alternative rassemblant toutes les sensibilités politiques et dépassant les postures politiciennes. Pouvez-vous présenter votre parcours à nos lecteurs? Ma famille s’est installée à Fréjus durant mon adolescence et je me suis rapidement engagée dans la vie associative et économique de la Ville. Après mes études de comptabilité à Marseille, j’ai été présidente d’un club de handisport dans les années 80 alors que j’avais une vingtaine d’années. À la fin des années 90, j’ai créé une association humanitaire en faveur des non-voyants au Vietnam où je réalisais des déplacements professionnels réguliers. Plus récemment, j’ai été à la tête d’un collectif de riverains luttant contre les inondations dans le vallon de la Valescure après 2011. J’ai également participé à la mise en place d’une structure d’accueil pour les femmes victimes de violences à Saint-Raphaël il y a une dizaine d’années. J’ai été marraine de la mission locale entre 2015 et 2020 et depuis 2019 je suis présidente de la Communauté environnementale Est-Var [Ceve Ndlr] qui promeut un développement économique durable. Enfin, j’assiste sur le plan juridique les agriculteurs du collectif Préservons la vallée de l’Argens, créé en 2023. Sur le plan professionnel, j’ai fait toute ma carrière en tant que consultante en gestion financière d’entreprise. Qu’avez-vous à apporter à la commune? Je pense que mes compétences financières et juridiques me permettront de mieux gérer la Ville. Où en est le montage de votre équipe? Nous avons déjà du monde même si nous sommes loin d’avoir bouclé la liste. Pour l’heure, il s’agit de recruter des personnes qualifiées avec des compétences et une expérience. Qu’est-ce qui a motivé ce passage d’un engagement citoyen ou associatif à une candidature politique? Toute simplement parce que je veux aller plus loin dans cet engagement auprès des Fréjusiens. Est-ce, aussi, pour vous ériger contre la municipalité Rassemblement national? Pas du tout, même si avec la Ceve nous avons évoqué pas mal de faits sur la commune et proposé des solutions qui n’ont d’ailleurs pas été entendues. Quels reproches formulez-vous sur la gestion de David Rachline? D’une façon générale, j’estime que la ville est gérée au coup par coup et sans réflexion sur l’avenir. Concernant la gestion financière, c’est mon métier, la Chambre régionale des comptes a mis en évidence que des principes comptables fondamentaux qui ne sont pas respectés comme les provisions pour risques qui sont sous-évaluées. Avec derrière la menace de voir des charges peser sur les années à venir. Il y a aussi le contrôle insuffisant du partenariat public-privé qui a contribué à creuser la dette... Au sein de la Ceve, vous vous êtes surtout emparé des questions d’urbanisme jusqu’à présent... Tout à fait. C’est vrai que l’urbanisme est aussi l’une des pierres d’achoppement avec la gestion actuelle de la ville. Quand vous voulez construire des bureaux dans une Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique qui sert de bassins de rétention naturel alors que des personnes ont été évacuées en 2011, on se pose des questions. Nous, ce que nous proposons c’est de construire de façon plus aérée avec davantage d’espaces verts et de parking. Est-ce possible alors que l’État demande de densifier les zones bâties et de lever le pied sur l’artificialisation? Il y a des marges de manœuvre, notamment entre Caïs et la zone commerciale de Puget. Cet espace a vocation à être construit de toute façon. Notre volonté est également de prôner des constructions durables et de favoriser l’accession à la propriété. Ce que nous dénonçons aussi c’est la perte du cachet qu’avait Fréjus avec l’absence de cohérence dans le développement urbanistique de la ville dont les nouveaux bâtiments ne ressemblant pas aux voisins. Le développement durable est votre credo mais votre liste aura-t-elle une couleur voire une étiquette politique? Non, elle rassemblera des personnes de sensibilité de droite comme de gauche qui auront en commun leur engagement pour les citoyens. Nous ne rentrerons pas dans de la politique politicienne. Et si notre vision repose sur cinq piliers dont le développement durable, il y a aussi l’innovation, la cohésion sociale, l’éducation mais aussi la sécurité qui n’est pas l’apanage du RN. Que proposez-vous en matière de sécurité? La sécurité, ce n’est pas que mettre des caméras. S’il est nécessaire d’avoir davantage de policiers municipaux, notamment en période estivale, il faut surtout être davantage proactif. Par exemple en gérant mieux le risque inondation ou encore le dévoiement des terres agricoles. La protection des biens et des personnes, c’est aussi de la sécurité. En ajoutant votre candidature aux listes d’opposition déjà élues, ne risquez-vous pas de faire le jeu de la municipalité en place et objet de vos foudres? Il serait étonnant que ceux qui n’ont pas voulu s’unir en 2020 me reprochent de provoquer la désunion. Ce que je propose pour 2026 c’est de ne pas repartir avec ces listes partisanes qui sont des machines à perdre mais d’unir les électeurs derrière une liste indépendante composée de citoyens aux horizons politiques et philosophiques divers. Je pense que cette liste sera la seule capable de mobiliser les nombreux abstentionnistes mais aussi les nombreux électeurs déçus par David Rachline. Il a pourtant été réélu dès le premier tour lors du dernier suffrage... Les affaires judiciaires qui le touchent aujourd’hui et la mauvaise gestion communale ont affaibli le maire. Il n’a plus autant de soutien qu’avant. On peut le voir au travers des communications de la Ville sur les réseaux sociaux où nombreuses sont les louanges qui émanent de sympathisants RN de toute la France et non plus de Fréjusiens. Renseignements sur le site paula-fassi.net.