Test Realme C75 : moins de 200 euros et presque indestructible

Pleinement de retour en France après deux ans plutôt discrets, Realme renforce son catalogue avec le C75. Ce nouveau modèle se veut abordable, avec un prix à partir de 199 euros à son lancement. Et encore, il a même profité d’une réduction à son lancement et se trouve désormais à un tarif encore plus accessible. Cette volonté de casser les prix n’empêche pas la marque de soigner les caractéristiques de son smartphone. Le Realme C75 se veut particulièrement résistant, faisant mieux que certains modèles haut de gamme sur ce point précis. Mais cela est-il suffisant pour en faire un bon smartphone ? Acheter le Realme C75 Design Le Realme C75 ne surprend pas vraiment avec un design classique, mais plutôt élégant. Il affiche des dimensions de 165,69 x 76,22 x 7,99 mm pour un poids de 196 g, ce qui le situe dans la moyenne du marché. On pouvait d’ailleurs s’attendre à ce qu’il soit plus léger avec sa robe en plastique (de bonne qualité). Le niveau de finition est très correct et le smartphone se révèle agréable en main, avec une conception peu salissante. On apprécie l’effort du constructeur qui décline son smartphone en or (éclair doré) et noir (tempête noire) en France. L’écran occupe une bonne partie de la façade avant, même si des bordures un peu larges se dévoilent en bas. La grande particularité de ce smartphone vient de sa triple certification IP66, IP68 et IP69. L’indice IP69 est particulièrement notable, car il est encore rare sur des smartphones grand public, surtout à ce niveau de prix. À cela s’ajoute la conformité à la norme militaire MIL-STD-810H pour la résistance aux chocs et la certification « smartphone ultra résistant » décernée par TÜV Rheinland. Realme met grandement en avant ces éléments, au même titre que la présence d’un verre ArmorShell plus résistant face aux chutes et aux rayures. IP69, résistance aux chocs… le Realme C75 n’a pas peur d’être maltraité Concrètement, le Realme C75 se veut capable de résister à une immersion de 7 jours à 0,5 mètre de profondeur, pendant 24 heures à 2 mètres de profondeur et 12h à 2,5 mètres.La marque ajoute un dispositif d’expulsion de l’eau SonicWave en faisant vibre le haut-parleur à une fréquence spécifique. De plus, il revendique une résistance aux chocs sur 360°. Nous n’avons pas poussé l’appareil dans ces retranchements, mais on n’a pas résisté à l’envie d’être un peu moins précautionneux. On a malencontreusement fait tomber le C75 dans l’eau et il est régulièrement tombé d’une hauteur d’adulte, sans montrer de signes de faiblesses. Cela ne signifie pas pour autant qu’il est impossible de l’abimer, mais ces petits tests et les certifications peuvent rassurer les plus maladroits. Écran Le smartphone s’équipe d’une dalle IPS LCD de 6.72 pouces. Il offre une définition Full HD+ (2400 x 1080 pixels), soit une densité d’environ 392 pixels par pouce. La fluidité est assurée par un taux de rafraîchissement de 90 Hz et la luminosité typique est de 580 nits, avec un pic en mode haute luminosité (HBM) à 690 nits. Cet écran bénéficie d’une protection par le verre ArmorShell. La dalle du C75 remplit correctement sa mission, sans forcément nous impressionner. La volonté de miser sur un écran LCD plutôt qu’une dalle AMOLED représente un compromis évidemment lié au coût, ce qui permet de garder l’appareil sous les 200 euros. Realme a clairement choisi de miser sur d’autres aspects, acceptant de composer avec les limitations inhérentes à la technologie LCD (vivacité des couleurs, contrastes…). La dalle se défend quand même sur ce dernier élément, mais il faudra passer par la case réglage pour obtenir un meilleur rendu des couleurs. Surtout, on regrettera le manque de luminosité de la dalle qui manquera de lisibilité en plein soleil. Parmi les bons points, la taille de l’écran et sa définition FHD+ sont adaptées à l’usage quotidien et à la consommation multimédia. Performances Au cœur du Realme C75, on trouve un MediaTek Helio G92 Max. Malgré cette appellation, nous sommes en présence d’un SoC haut de gamme composé d’un processeur octa-core avec deux cœurs Cortex-A75 cadencés à 2,0 GHz et six cœurs Cortex-A55 à 1,8 GHz. Il s’accompagne d’un GPU Mali-G52 MC2 et la puce bénéficie d’une gravure en 12 nm, ce qui ne rassure pas vraiment quant à son efficacité énergétique. Le fabricant ajoute 8 Go de mémoire vive, ainsi que 128 à 256 Go d’espace de stockage interne. Sans surprise, le Realme C75 n’est pas un monstre de puissance et montre ses limites, même en utilisation « classique ». Si la surcouche de l’appareil tourne convenablement, on observe régulièrement quelques difficultés et cela se vérifie surtout dès qu’on sollicite un peu trop le C75. Décent pour les tâches quotidiennes (navigation web, réseaux sociaux, messageries…), ce dernier n’aime pas vraiment le multitâche et peine à enchaîner lorsque plusieurs applications sont lancées, avec des temps d’exécution parfois longs. Les ralentissements se constatent essentiellement sur les applications les plus gourmandes en énergie, ce qui n’est pas surprenant sur un modèle d’entrée de gamme. Realme C75 SoC - Mediatek Helio G92 Max (12 nm) - CPU : 2 x Cortex-A75 jusqu'à 2,0 GHz, 6 x Cortex-A55 jusqu'à 1,8 GHz - GPU : Mali-G52 MC2 AnTuTu - 279 764 - CPU : 88 518 - GPU : 41 242 - Mem : 72 977 - UX : 77 027 Geekbech 6 CPU (single-core / multi-core) 429 / 1 396 Geekbech 6 GPU ( OpenCL / Vulkan) 599 / 1 080 WildLife (score / moyenne fps) 738 / 4,42 WildLife Extreme (score / moyenne fps) 187 / 1,13 Steel Nomad Light (score / moyenne fps) 81 / 0,60 Le smartphone n’est évidemment pas taillé pour le jeu, même si de nombreux jeux sont préinstallés. Il peut s’en sortir sur les titres les moins gourmands du Play Store, mais il ne faut pas espérer jouer dans de bonnes conditions sur des jeux comme Genshin Impact. Même en baissant tous les paramètres, l’expérience manque de fluidité. Le choix du Helio G92 Max et les performances observées confirment que la priorité de Realme n’était pas la puissance brute. Le téléphone est suffisant pour son public cible (utilisateurs non intensifs), mais ne satisfera pas les joueurs exigeants. Logiciel Le Realme C75 fonctionne sous Android 14 avec la surcouche Realme UI 5.0. L’interface est moderne, plutôt légère et globalement fluide. Sur un smartphone aussi accessible, on va à l’essentiel et Realme ne s’embarrasse pas de fonctionnalités superflues. On retient quand même la présence de la Mini Capsule 3.0, sorte de Dynamic Islmand qui affiche des notifications autour du poinçon de la caméra avant. L’exécution est bonne et l’intégration est réussie, mais les options sont très limitées. Bien que l’intelligence artificielle n’occupe pas un rôle central, Realme propose une fonction de partage de contenu appelée AI Smart Loop. Cependant, un point négatif ternit grandement l’expérience utilisateur : les bloatwares. Ces applications préinstallées et dossiers de raccourcis non désirés sont très nombreux, surtout si l’on n’est pas très regardant au moment de la première configuration. Il est heureusement possible de les désinstaller manuellement pour retrouver une interface plus épurée, mais cette surcharge logicielle nuit à l’expérience utilisateur malgré les qualités de Realme UI. Du côté des mises à jour, Realme évoque deux ans de mises à jour d’Android et trois ans de correctifs de sécurité. Le suivi logiciel n’est pas impressionnant, mais nous sommes en présence d’un smartphone d’entrée de gamme qui ne supportera pas forcément les futures nouveautés de l’OS de Google. Photo Le bloc photo du Realme C75 suggère la présence de trois capteurs à l’arrière de l’appareil, ce qui n’est pas le cas. Le smartphone se limite à un seul capteur exploitable, accompagné d’un capteur secondaire que la marque ne détaille pas. Il est probablement dédié à la profondeur de champ. Et le troisième ? Il n’y a pas de troisième capteur, il s’agit d’une coquille vide. À l’arrière, on trouve donc un capteur principal de 50 mégapixels (Mpx) avec une ouverture f/1,8. Il n’y a pas de module ultra grand-angle sur ce smartphone qui se contente du minimum en photo et cela se ressent forcément à l’usage. Des performances photo en retrait Les résultats sont corrects en plein jour et les photos présentent un bon niveau de détail et de netteté, avec des couleurs vives. On note toutefois que la gestion de la plage dynamique est limitée et que l’appareil a tendance à laisser certains détails de côté. Une surexposition a également tendance à venir perturber la capture, faisant perdre de nombreux détails. Rien d’impressionnant donc et la qualité se dégrade rapidement au-delà du 2x, ce dernier parvenant à faire illusion lorsque les conditions sont bonnes. On oubliera la possibilité d’aller jusqu’au zoom numérique x10, le C75 n’est pas capable de produire des résultats exploitables à ce niveau. Évidemment, un smartphone qui présente des difficultés de jour (et en intérieur) ne va pas faire des miracles de nuit. Le Realme C75 se débrouille avec une bonne lumière artificielle, mais la qualité chute et du bruit apparaît rapidement sur les images. Un mode Nuit est présent pour aider un peu, mais il se montre assez capricieux et exige de rester stable pour être efficace. Il est possible que le capteur n’exploite pas pleinement son potentiel à cause des capacités de traitement d’image limitées de l’Helio G92 Max. À l’avant, une caméra frontale de 8 Mpx (f/2,0) est présente pour les selfies et les appels vidéo. Elle produit des résultats corrects. Enfin, on peut filmer jusqu’à Full HD (1080) à 30 images par seconde, à l’avant comme à l’arrière, avec le Realme C75. Malheureusement, il n’y a pas de stabilisation optique (OIS) et la stabilisation électronique (EIS) n’est pas très efficace. Autonomie La batterie est l’un des arguments phares du Realme C75, avec la promesse d’une autonomie prolongée et une recharge rapide. Le smartphone embarque un accumulateur d’une capacité de 5 828 mAh, soit une capacité supérieure à la moyenne qui laisse entrevoir une belle endurance. Ce n’est pas malheureusement pas le cas et si le C75 ne démérite pas forcément dans l’exercice, on pouvait s’attendre à mieux de sa part dans l’exercice. Son Helio G92 Max ne semble pas bénéficier d’une excellente optimisation et l’absence d’OLED n’aide pas le smartphone. En effet, la dalle LCD se justifie pour des raisons économiques, mais cette technologie se révèle plus gourmande et pénalise l’endurance du C75. Pas de panique, le smartphone sera en mesure de tenir une journée complète en usage intensif. Les plus économes, qui peuvent être l’une des simples de cet appareil, peuvent même espérer un peu plus. On reste quand même un peu sur notre faim avec un modèle qui ne brille pas par sa puissance et qui pouvait se rattraper en autonomie. Le C75 supporte la charge rapide filaire de 45 W et cela nous fait un peu oublier son autonomie solide. En effet, Realme fait mieux que de nombreux concurrents directs avec cette charge filaire, même si le chargeur n’est pas inclus dans la boîte. Avec un adaptateur adapté, on obtient une charge de 0 à 100 % en environ 1h20. À noter que le smartphone propose la charge inversée.Realme affirme que la batterie conserve plus de 80 % de sa capacité après 1 460 cycles de charge, soit environ 4 ans. Acheter le Realme C75