Paperplane Therapeutics bénéficie d’une impulsion renouvelée

Jean-Simon Fortin, PDG de Paperplane Therapeutics, explique à Christopher Skeete, ministre délégué à l'Économie, le fonctionnement de son logiciel de réalité virtuelle. (Catherine Trudeau/La Voix de l'Est) Créée en 2019, l’entreprise granbyenne fondée par l’urgentologue Jean-Simon Fortin propose un logiciel de réalité virtuelle qui, une fois intégré à un casque, aide à gérer la douleur ou l’anxiété de personnes recevant des soins à l’hôpital ou chez le dentiste. Attablé avec le ministre délégué de l’Économie du Québec, Christopher Skeete, les conseillers de celui-ci et des représentants d’Investissement Québec, M. Fortin et son entreprise étaient les hôtes de l’annonce gouvernementale. Relance du programme Impulsion PME Le programme Impulsion PME a été officiellement relancé jeudi par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Jean-Simon Fortin, entouré du ministre délégué à l'Économie, Christopher Skeete (à droite), et de son investisseur privé principal, Michael Goodman de Glen Ventures (Catherine Trudeau/La Voix de l'Est) M. Skeete a d’ailleurs troqué ses lunettes contre un casque de réalité virtuelle, le temps de quelques minutes. «C’est vraiment cool», a-t-il dit en le retirant, manifestement conquis. Au fil de la discussion, le ministre Skeete suggérait à son hôte des contacts, mettait son équipe à contribution pour encourager encore davantage la croissance de Paperplane Therapeutics. L’entreprise vise à étendre sa technologie dans le reste du Canada, principalement dans les cliniques de dentisterie. Les régions favorisées La mouture 2025 du programme Impulsion PME favorise les régions. Le principe repose sur une forme de co-investissement 50/50 entre le privé et le public, jusqu‘à concurrence de 1 million par ronde d’investissement. «On veut aider les entreprises à passer au prochain niveau [...] pour les propulser vers la croissance.» — Christopher Skeete, ministre délégué à l'Économie «On veut les aider au début, dans ces stades cruciaux de financement», ajoute-t-il. Particulièrement en région. «On n’entend pas assez souvent toutes les belles choses qui se font en région», dit le ministre, justifiant sa présence à Granby. Capital de risque «L’accès aux capitaux de risque étant difficile, c’est un programme qui fait toute la différence», assure M. Fortin. Pour Montréal, les montants sont un peu plus faibles, soit un maximum de 750 000 $ par ronde de financement. Une enveloppe globale de 50 millions a été ajoutée au programme Impulsion PME lors du plus récent budget. Co-investissements privés-publics Chez Paperplane Therapeutics, le gouvernement embarque à hauteur de 785 000 $, après que des investisseurs privés ont mis d’abord le même montant. Dans ce cas-ci, il s’agit de Glen Ventures, une société privée de capital-risque investissant à l’échelle mondiale dans de jeunes entreprises innovantes en technologies de la santé. Le gouvernement intervient en deux temps dans l’équation. Rassurer les investisseurs privés En premier, il manifeste son intérêt, ce qui peut rassurer les investisseurs privés. M. Skeete précise à ce titre qu’il est souvent difficile de convaincre un bailleur de fonds d’investir le premier. «Nous, on va lever la main en premier, explique le ministre. Ça, ça donne confiance aux autres investisseurs d’embarquer.» Ensuite, une fois l’argent privé investi, le gouvernement accote une part égale d’investissement. «Investissement Québec [le bailleur de fonds public, NDLR] arrive à la fin, une fois que le processus est terminé, précise le PDG de Paperplane. Pour vraiment s’assurer de “dé-risquer” le projet.» Cette sorte de garantie gouvernementale est payante, selon M. Skeete: «Souvent, sans cela, les capitaux ne seraient pas au rendez-vous.» Effet levier L’objectif de ce programme est de créer un effet levier permettant de propulser l’entreprise plus loin, afin qu‘elle aille chercher par exemple de nouveaux marchés. Investissement Québec met aussi les entreprises soutenues par Impulsion PME en contact avec des accélérateurs ou des incubateurs d’entreprises. En tant qu‘investisseur de l’entreprise, le gouvernement via Investissement Québec siège à son conseil d’administration, les contribuables devenant des actionnaires de l’entreprise. C’est le cas pour Paperplane Therapeutics, qui compte six employés.