Et si vous deveniez la personne la plus importante de votre vie ? Avec Oui, je me veux !, la comédienne, conférencière et autrice Marcia Pilote signe un roman où son héroïne Anne-Marie décide, à 55 ans, de prendre 55 engagements. Un genre de pacte d’amour avec elle-même. Elle veut faire du reste de sa vie une succession de moments vrais qui ont du sens et souhaite les vivre pleinement. Marcia Pilote espère ainsi lancer un mouvement de femmes qui décideront de prendre soin d’elles-mêmes. À 55 ans, elle estime que l’heure des bilans a sonné, et que c’est un bon moment pour se demander comment on souhaite vivre le reste de sa vie. « Pendant les 50 premières années, on fait des études, on s’occupe de sa vie professionnelle et personnelle, on a des enfants (ou pas). Les femmes s’oublient en chemin, elles sont au service des autres. À 55 ans, on arrête de se faire passer en dernier et on se projette dans l’avenir », explique Marcia Pilote en entrevue. Parmi les 55 engagements, on retrouve la volonté de chanter plus souvent, d’être lumineuse et libre, de rire au moins 10 minutes par jour, de cultiver le sentiment du possible, de prendre le temps, de ne plus rien faire pour hier, et d’être au centre de sa vie. Voici cinq engagements que Marcia Pilote a détaillés en entrevue. Je m’engage à m’aimer pour le meilleur et pour le… meilleur « Il faut commencer à s’aimer et arrêter de projeter notre amour à plus tard. Très souvent, on se dit : je vais m’aimer quand j’aurai réussi à perdre du poids, quand je serai plus organisée, quand ma maison sera désencombrée. On ne peut pas mettre l’amour de soi au conditionnel, car c’est sans fin. On constate à quel point on ne s’aime pas. Il n’est pas question ici d’objectifs à atteindre ou de réaliser des rêves, il s’agit de s’accorder de la valeur et de s’aimer telle qu’on est. Ça paraît simple, mais ça ne l’est pas. » Je m’engage à ce qu’il y ait toujours un livre sur ma table de chevet « La lecture, c’est tellement important. J’adore lire depuis que je suis petite. Je me laisse bercer par mes lectures, par les mots, les univers, les émotions. Cet engagement, c’est la volonté de prendre du temps pour soi, de choisir un livre qu’on aime, un livre qu’on lit pour soi, pas pour le travail ni pour en savoir plus sur l’éducation des enfants, mais bien un livre qu’on a envie de lire, pour s’évader, se divertir, rêver, voyager, pleurer. Pour découvrir d’autres univers. C’est enrichissant, évidemment, mais il faut s’accorder ce plaisir pur, et prendre le temps de le faire. » Je m’engage à tourner les coins ronds PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Marcia Pilote « J’ai passé ma vie à vouloir bien faire, mais dorénavant, je dois apprendre à me définir par ce que je suis et non par ce que je fais. Beaucoup de femmes sont des perfectionnistes, elles ont des maisons parfaites, organisent des fêtes, des soupers, elles passent leur vie à toujours vouloir bien faire, mais ce n’est pas possible. La seule façon d’y arriver, c’est de tourner les coins ronds. On ne se met pas de pression, tant pis s’il y a de la vaisselle sale sur le comptoir, les gens qui viennent me voir sont là pour moi, pas pour mes cupcakes sept couleurs ! L’important dans la vie, c’est de lâcher prise, et de faire de son mieux. » Je m’engage à rapatrier la petite fille de 7 ans que j’étais « On a besoin de retrouver cette énergie-là, quand on avait 7 ans ! Revenir à notre essence, à notre état pur, à notre émerveillement, à la petite fille de 7 ans qui avait du culot, qui avait ce naturel qu’on a encore en nous, mais qu’on a tendance à refouler une fois adulte. Il faut retrouver cette petite fille en nous, elle va nous faire avancer, et nous libérer ! Il faut s’engager à être libre. » Je m’engage à me pardonner « Je m’engage à ne plus jamais m’en vouloir, et à me pardonner. Se pardonner pour mieux s’aimer. Très souvent, on s’en veut de tout, on revient d’une soirée et on s’en veut de ne pas avoir assez écouté, on s’en veut de faire garder ses enfants, on s’en veut de ne pas avoir eu le temps de préparer un bon repas, on s’en veut de ne pas être assez performante au travail, on s’en veut d’être restée trop longtemps avec un gars qui n’en valait pas la peine, et on se demande comment on a fait pour endurer ça. Il faut arrêter de tout se reprocher tout le temps, et de se traiter si durement. »