Des incidents ont émaillé la manifestation du 1er Mai 2025. Plusieurs élus du Parti socialiste (PS) ont été ciblés par de violentes agressions. Certains dénoncent des propos caractère antisémite. Un 1er Mai sous tension à Paris. Plusieurs élus du Parti socialiste (PS) ont été violemment pris pour cible en marge de la manifestation parisienne lors de cette journée internationale des travailleurs. Dès 15 heures, quelques minutes après que le cortège se soit élancé, le député socialiste de l'Essonne Jérôme Guedj a dû être exfiltré de la tête du rassemblement. Des élus et militants du PS qui tenaient un stand sur le trajet ont également été bousculés, selon l'Agence-France-Presse (AFP). Des agissements dénoncés par Jérôme Guedj lui-même, qui apporte davantage de détails sur la nature des violences subies et sur ses agresseurs. "Un premier groupe virulent nous a fait des doigts d'honneur, nous a insultés de 'traîtres' en chantant 'tout le monde déteste le PS'", raconte-t-il. "Puis ont débarqué 20-30 personnes habillées en noir, comme des black blocs, qui sont allées au contact. Elles ont frappé des gens et ont mené une charge en jetant plusieurs bombes agricoles", poursuit-il. "Des black blocs et des antifas" Pour le député de la 6e circonscription de l'Essonne, les auteurs des faits sont clairement identifiés : "Pour moi c'était des black blocs et des antifas (...) Ces gens-là se tournaient beaucoup vers moi pour m'insulter", assure-t-il. Une version confirmée par un journaliste de l'AFP, évoquant des manifestants habillés de noir et certains qui portaient des drapeaux antifas. En début de soirée, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dénonçait une attaque "absolument lamentable" et "inacceptable" visant des militants socialistes, sur X, ajoutant que certains élus avaient été ciblés "parce qu'ils avaient l'écharpe tricolore". Selon l'eurodéputée et porte-parole du parti à la rose Chloé Ridel, un local du parti a même été "détruit". "Nous avons été insultés, puis attaqués par des black blocs : ils ont arraché nos drapeaux et banderoles, ont donné des coups de pied, coups de poing (...) un camarade a été lynché au sol, un autre élu a été blessé", assure-t-elle sur X. Des propos à caractère antisémite ? Une question divise, des insultes antisémites ont-elles été proférées par ces militants accusés de violences envers le PS ? Pour certains élus socialistes comme l'eurodéputée Emma Rafowicz, oui. "Des militants qui se prétendent de la gauche, de l'extrême gauche (….) se sont mis d'abord à nous insulter de 'sales sionistes', de 'génocidaires', de 'traîtres', ce sont des mots qui ont été prononcés. Ils ont insulté tous les socialistes", regrette-t-elle sur BFMTV. "Sont arrivés des lâches encagoulés, vêtus de noir et qui ont carrément agressé physiquement les militants et les élus socialistes, un parce qu'ils sont socialistes, et deux, parce que certains d'entre eux sont juifs", a dénoncé Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et premier secrétaire délégué du PS, sur Sud Radio. De son côté, Jérôme Guedj assure n'avoir pas entendu d'insultes antisémites à son encontre lors des agressions de ce 1er Mai. Il dénonce en revanche des actes de "crétins décérébrés" suivis d'"injures, crachats et enfin coups de poing et mortier". Justement, quatre militants et/ou élus socialistes ont été "blessés légèrement", d'après les mots du ministre de l'Intérieur, hier soir. "Une personne a été placée en garde à vue après les faits commis aux abords du stand du Parti socialiste (tirs de mortier, dégradations et violences)", abonde de parquet de Paris. Au total, une cinquantaine d'interpellations pour des infractions ont été recensées lors du défilé parisien. Alors que les relations entre le PS et La France insoumise (LFI) demeurent délétères, les insoumis ont tenu à rester à l'écart de ces incidents regrettables : "Merci aux médias d'arrêter de nous imputer n'importe quelle action contre un tel ou une telle dans les manifestations parisiennes", lançait le coordinateur du parti, Manuel Bompard. En revanche, pas de message de soutien ou de condamnation ferme et claire de sa part. "Nous ne sommes pas d'accord avec le fait que l'on règle des désaccords politiques comme cela", ajoutait simplement Manuel Bompard dans un message publié sur X, hier dans l'après-midi.