Il est loin le temps où les campagnes municipales s’amorçaient un an avant le premier tour. Celle qui s’annonce à Draguignan devrait d’ailleurs être très courte. Cinq mois, six tout au plus. Le contexte national n’y est pas étranger. Certains prédisent une nouvelle dissolution d’ici l’été ou un nouveau gouvernement, et attendent de passer cette échéance pour communiquer officiellement leur liste. Pour autant, le microcosme dracénois s’agite. Depuis plusieurs mois les rumeurs vont bon train. L’une des plus persistantes autour d’une potentielle candidature du commerçant dracénois, Pierre Vallagnosc ou de la présence de son épouse sur une liste. "Je l’ai entendue. Elle est totalement infondée", affirme Pierre Vallagnosc, démentant une quelconque implication pour lui comme pour son épouse dans les prochaines élections locales. Richard Strambio déclaré depuis plus de deux ans À mi-parcours de son deuxième mandat, le maire sortant Richard Strambio n’a pas hésité à couper court à toute velléité en déclarant sa candidature. "Une manière de calmer les ardeurs de ceux qui, au sein même de sa propre majorité, se voyaient déjà calife à la place du calife", indique un élu. Ceux-là mêmes qui ne s’imaginaient pas que le candidat de 2014 qui prônait un mandat unique, l’avait finalement prolongé en 2020 pour terminer les projets engagés, repartirait pour un tour. Une candidature visiblement mûrie. Et déjà une idée bien arrêtée de celles et ceux qui réembarqueront dans le navire à ses côtés pour briguer un troisième mandat. L’équipe sera renouvelée, retonifiée. Mais Richard Strambio est-il toujours autant apprécié des Dracénois? Rien de certain, surtout après le controversé projet du PTE (Pôle de transition environnementale)… Il faut dire que la partie est beaucoup plus compliquée qu’en 2020. D’abord parce que le contexte est totalement différent. Le 15 mars 2020, le premier tour avait eu lieu quelques jours seulement avant le confinement et l’abstention record lui avait été profitable au point de passer au premier tour avec seulement 5.682 voix (1). Ensuite, parce que le Rassemblement national effectue une poussée sur le territoire bien lisible dans les urnes dracénoises au regard des résultats des dernières élections (législatives, européennes). Le maire sortant s’attend à devoir affronter un candidat du RN. Mais lequel? Philippe Schreck? Le député de la 8e circonscription, confirme bien la présence d’une liste RN élargie à d’autres mouvements sans couleur politique, tout en indiquant que la décision devrait intervenir à l’automne. Il n’écarte pas l’éventualité de sa candidature ce qui signifierait pour lui, en cas de victoire, un choix dans un délai de six mois entre l’un de ses mandats. "Je ne fais pas partie de ceux qui veulent être élus pour six mois", assure-t-il. Une candidature en tête de liste serait donc synonyme d’un abandon de son mandat de député… Le retour de la gauche Toujours est-il que la présence d’une troisième liste pourrait être favorable au maire sortant en cas de second tour. Un front républicain pourrait alors voir le jour. Et cette alternative pourrait aujourd’hui venir d’un retour des forces de gauche. Absents aux municipales de 2020, les écologistes, la France insoumise et le Parti communiste affichent la volonté de constituer une liste unie. Elle pourrait même être élargie au Parti socialiste, des discussions étant menées au niveau de la section départementale. Quatre forces constituées et une ouverture. "Des personnes issues du milieu syndical, associatif ou citoyens non encartés pourraient nous rejoindre", indique Daniel Leclerc, porte-parole de la section du Parti communiste français (PCF). Un groupe qui a une carte à jouer au regard des scores enregistrés en 2024. Une déclaration officielle de candidature devrait intervenir avant l’été… Décisions à l’automne… En attendant, les autres forces politiques en présence tardent à faire officiellement acte de candidature. Qu’il s’agisse de Jean-Bernard Miglioli ("Mieux dans ma ville" arrivé deuxième en 2020) ou encore de Frédéric Renaud (qui représente la liste conduite en 2020 par Mathieu Werth). Le premier confie qu’aucune décision n’a encore été prise. L’ancien conseiller départemental (ex-LR) souhaite pour le moment poursuivre son rôle d’élu d’opposition, pointant les sujets contraires au bon développement de la ville. "Il est peu commun que trois listes d’opposition arrivent à travailler ensemble pour sortir quelque chose de rassembleur. Une candidature aujourd’hui mettrait de côté ce travail assidu", explique Jean-Bernard Miglioli. La décision interviendra donc le plus tard possible, vraisemblablement à l’automne. De même, Frédéric Renauld (DVD) ne ferme pas la porte à une éventuelle candidature. Le représentant de "Draguignan plus loin ensemble", estime lui aussi avoir acquis de l’expérience nécessaire et affiche la volonté d’une gestion saine pour de la ville. Cinq listes probables qui devront s’emparer de sujets devenus plus que prioritaires sur la commune: gestion des déchets, équipements sportifs, incivilités… Cinq candidats possibles pour un seul fauteuil. 1. 25.093 inscrits en 2020.