"Gagner en constance", le pilote de Formule E Stoffel Vandoorne met le contact avant le Monaco E-Prix

Pour lui, le Monaco E-Prix, dont l’édition 2025 voit double avec une course ce samedi et une autre ce dimanche - format inédit en Principauté - constitue un virage à part. Plutôt deux fois qu’une! D’abord parce que Stoffel Vandoorne a quitté son plat pays natal pour élire domicile au pied du Rocher. Ensuite car le pilote belge de 33 ans, champion du monde de Formule E en 2022, porte cette année l’habit de lumière de l’écurie Maserati MSG Racing établie tout près du mythique tourniquet où les monoplaces électriques vont tutoyer la limite. Vainqueur en 2022 et troisième en 2024 sur le boulevard Albert-Ier, l’ancien coéquipier de Fernando Alonso en F1 se verrait bien renouer avec le podium ce week-end. Contact! Stoffel, puisque la Formule E ne met pas les watts en Belgique, considérez-vous le Monaco E-Prix comme votre course à domicile? Ah oui, tout à fait. Ici, je suis à la maison. Le soir, je rentre chez moi, je dors dans mon lit. Un confort appréciable, croyez-moi. On dirait que vous avez bien pris racine en Principauté. Vous confirmez? Je me suis installé à Monaco il y a huit ans déjà. Et je n’ai pas l’intention d’aller vivre ailleurs ni demain ni après-demain. Parce que c’est l’endroit parfait pour recharger les batteries entre les week-ends de compétition. Il y a tout pour s’entraîner. La vie est calme, hormis durant la semaine du Grand Prix F1, évidemment. Et puis on s’habitue vite à cette météo. Voir souvent le soleil, c’est bon pour le moral! Et le circuit, vous l’aimez? Franchement, il s’agit d’un tracé fantastique pour la FE. Depuis que le Monaco E-Prix se déroule sur la piste du Grand Prix, il y a du spectacle, du suspense, beaucoup de dépassements. En Formule 1, la qualif’ s’avère déterminante. En Formule E, elle tient quand même un rôle important. Mais ensuite, le poleman ne part pas avec un avantage immense. La stratégie peut changer la donne. Vous pouvez doubler. Une sacrée différence. En 2022, chez Mercedes, vous gagnez à Monaco. Un frisson aussi fort que le jour où vous devenez champion du monde de Formule E à la fin de cette saison 8? Un grand moment dans ma carrière, assurément. J’avais déjà embrassé la victoire à Monaco en GP2 (2015, ndlr). Remettre ça au sein d’une catégorie professionnelle réunissant plusieurs constructeurs... Fabuleux! Tout pilote normalement constitué rêve de marquer les tablettes de son empreinte à Monaco. C’est une sensation unique. Parlez-nous de votre nouvelle équipe: Maserati MSG Racing, team italien ou monégasque? (Il se marre) Disons un peu plus monégasque! Tout simplement parce que l’écurie est installée ici. Bureau d’études, simulateur... Monaco Sports Group, c’est l’ex-structure Venturi créée par Gildo Pastor dès la genèse de la Formule E. Ses racines sont ici. Vous avez marqué des points lors de quatre des cinq premières courses sans trouver le chemin du podium. Il a manqué quoi pour performer un peu plus? La réussite n’a pas été au rendez-vous ces derniers temps. En Arabie saoudite, je me qualifie troisième... et je suis déclassé. Dommage car avec notre excellente pointe de vitesse sur la piste de Djeddah, on pouvait viser le podium. À Miami, je tire encore mon épingle du jeu en qualif’ (6e). Mais ensuite, on ne prend pas le bon wagon. Il y a tout même moyen de récolter quelques unités supplémentaires. Hélas, le drapeau rouge qui interrompt la course à cinq tours de l’arrivée (après l’accident du coéquipier britannique Jake Hughes percuté par le pilote DS-Penske Maximilian Günther) ruine mes chances (14e). En tout début de saison, globalement, on a galéré un peu avec la compréhension des pneus, surtout en qualif’. Donc la clé pour la suite, c’est de bien gérer la chasse au chrono. Si on part dans le top 5, sûr que les opportunités de finir haut se présenteront. Vous voilà aujourd’hui 14e de la hiérarchie à une grosse cinquantaine de points du leader. Quel est l’objectif? Décrocher le titre, ça me semble compliqué. Même si la route reste longue droit devant. Même si tout peut évoluer très vite en Formule E. La priorité numéro 1, maintenant, c’est de gagner en constance. Enchaîner les échéances en restant constant aux avant-postes. Avec la nouvelle monoplace Gen3 Evo, vous allez tourner beaucoup plus vite ici? Ouais, au moins deux secondes, je pense. Les quatre roues motrices améliorent vraiment la performance quand on actionne "l’Attack Mode" (surplus de puissance temporaire). Et les pneus Hankook plus tendres optimisent le grip. Le mot de la fin: à Monaco, deux courses, c’est mieux qu’une? (Sourire gêné) Pff, à vrai dire je ne suis pas très fan du format instauré cette année. Normalement, à Monaco, il n’y a qu’une course par an. Un seul pilote qui entre au palmarès. Là, sauf doublé, on aura deux vainqueurs différents qui vont se partager les honneurs. Ça enlève quelque chose. Et c’est une particularité monégasque car on ne se pose pas la question ailleurs.