Etats-Unis : Expulsé par erreur, un Salvadorien doit être rapatrié sur ordre de la justice
«Son maintien au Salvador constitue un préjudice irréparable. » C’est en ces mots que la juge fédérale Paula Xinis a ordonné vendredi le retour immédiat aux Etats-Unis de Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien expulsé « sans justification légale ni processus judiciaire » vers son pays d’origine le 15 mars. La juge Paula Xinis a exigé que Kilmar Abrego Garcia soit rapatrié avant le 7 avril à 23h59, en invoquant l’urgence de la situation. Son ordonnance a été adressée au ministère de la Sécurité intérieure et à plusieurs agences fédérales. Marié à une citoyenne américaine et installé dans le Maryland sous statut protégé depuis 2019, l’homme de 29 ans avait été accusé à tort d’appartenir à un gang. Selon le ministère de la Justice, son expulsion relève d’une « erreur administrative » : détenu illégalement le 12 mars, il a été renvoyé au Salvador trois jours plus tard, sans base juridique. La Maison-Blanche maintient ses accusations La réaction de la Maison-Blanche ne s’est pas fait attendre. Sur X, la porte-parole Karoline Leavitt a déclaré : « Nous suggérons à la juge de contacter le président Nayib Bukele, car nous ignorons si elle a une quelconque compétence ou autorité sur le Salvador. » L’administration Trump maintient que Kilmar Abrego Garcia serait membre du MS-13, un gang qualifié d’organisation terroriste par Donald Trump en février, une affirmation répétée mais non étayée par des preuves. Depuis le retour de Donald Trump à la présidence, les expulsions de migrants se multiplient. En vertu d’une loi de 1798 sur les ennemis étrangers, Washington a récemment renvoyé 238 Vénézuéliens vers le Salvador, accusés d’appartenir au réseau criminel Tren de Aragua. Une vague d’expulsions que la justice fédérale a partiellement suspendue, estimant que le recours à cette loi ancienne ne peut à lui seul justifier de telles décisions.