Se connecter USA UK India Australia Saudi Arabia UAE Canada France Suisse España Deutschland Österreich Schweiz België Nederland Italia Sverige English (USA) English (UK) English (Canada) English (India) English (Australia) English (Saudi Arabia) English (United Arab Emirates) Deutsch (Deutschland) Deutsch (Österreich) Deutsch (Schweiz) Español Français (France) Français (Suisse) Italiano Nederlands (Nederland) Nederlands (België) Svenska (Sverige) La BCE a réduit ses taux de 25 points de base (pb) pour la septième fois depuis le début du cycle, les ramenant à 2,25 %, afin de soutenir une économie de la zone euro déjà en difficulté, durement touchée par les droits de douane américains qui secouent les marchés depuis l'instauration de mesures de rétorsion par le président Donald Trump le 2 avril. L'euro s'est affaibli et les rendements des obligations d'État ont fortement baissé dans toute la zone euro, les traders réagissant au message accommodant de la BCE. Elle a souligné la détérioration des perspectives de croissance due aux tensions commerciales qui ont suscité une « incertitude exceptionnelle » et a supprimé de sa déclaration de politique générale la mention selon laquelle les taux étaient « restrictifs ». Cette dernière mesure, qui serait normalement interprétée comme une indication d'un ralentissement des baisses, a été accueillie avec soulagement, comme l'a expliqué la présidente de la BCE, Christine Lagarde, qui a estimé qu'il serait « dénué de sens » d'évaluer l'orientation de la politique monétaire de la banque par rapport à un taux neutre non observable en période de choc économique. La décision a été prise à l'unanimité, alors qu'il y a quelques semaines, plusieurs gouverneurs auraient plaidé en faveur d'une pause, a déclaré Mme Lagarde, ce qui montre à quel point les décideurs politiques prennent au sérieux les risques pesant sur l'économie. Tout cela « suggère que la BCE est prête à faire le nécessaire », a déclaré Rohan Khanna, responsable de la stratégie des taux d'intérêt de l'euro chez Barclays. Les traders estiment désormais à plus de 70 % la probabilité d'une baisse des taux en juin, contre environ 60 % avant la décision de la BCE, selon les données du LSEG. D'ici la fin de l'année, ils tablent sur une baisse des taux de près de 65 points de base, contre près de 55 avant la décision, ce qui signifie qu'ils estiment désormais que trois baisses de taux sont plus probables que deux d'ici là. Cela contraste avec la probabilité inférieure à 50 % d'une nouvelle mesure cette année et la prise en compte d'une hausse en 2026 après la réunion de mars, les investisseurs pariant sur la réforme budgétaire historique de l'Allemagne pour stimuler la croissance économique et l'inflation. Les rendements des obligations allemandes à deux ans, sensibles aux anticipations de politique monétaire, ont baissé de 7 points de base, tandis que leurs équivalents italiens ont atteint leur plus bas niveau depuis 2022. Les rendements obligataires évoluent à l'inverse des prix. QUELLE INFLATION ? Si l'impact des droits de douane sur l'inflation semble moins évident que sur la croissance, les fortes fluctuations des marchés depuis la dernière annonce de M. Trump laissent présager une nouvelle désinflation. L'euro, qui avait frôlé la parité avec le dollar en février, a bondi de plus de 9 % depuis début mars, pour s'établir autour de 1,136 dollar, ce qui devrait contenir les coûts d'importation. Il s'échange à un niveau record sur une base pondérée en fonction des échanges commerciaux. Le pétrole a quant à lui chuté de près de 10 % ce mois-ci et la Chine, première source d'importations de l'UE, est la plus touchée par les droits de douane. Les marchés ont mis de côté leurs inquiétudes concernant l'inflation, l'un des principaux indicateurs des anticipations à long terme suivi par la BCE affichant une inflation conforme à l'objectif de 2 % de la BCE. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 2,2 % enregistrés en mars. Certains économistes soulignent le risque que l'inflation tombe en dessous de l'objectif de la BCE. Citi, par exemple, a déclaré avant la réunion de la BCE qu'elle prévoyait une croissance des prix de 1,6 % l'année prochaine et de 1,8 % en 2027. Cela pourrait constituer un casse-tête pour la BCE, qui a lutté pendant des années contre une inflation inférieure à son objectif avant la pandémie de COVID-19. La grande diversité des estimations concernant les perspectives de taux de la BCE témoigne de l'ampleur de l'incertitude, qui pourrait maintenir la volatilité des marchés de la zone euro. En effet, selon des sources interrogées par Reuters, certains responsables de la BCE estiment qu'une nouvelle baisse des taux d'intérêt en juin est très probable, tandis que d'autres sont loin d'avoir pris une décis