L'audience pour accorder un éventuel allègement de peine aux frères Menendez, célèbres aux Etats-Unis pour le meurtre de leurs richissimes parents en 1989, a été une nouvelle fois reportée jeudi. Après avoir passé plus de la moitié de leur vie en prison, Erik et Lyle Menendez espèrent qu'un allègement de peine leur permettrait d'obtenir une libération conditionnelle. Mais jeudi, l'audience a dégénéré en querelle entre le parquet et la défense, pour savoir si le tribunal de Los Angeles devait examiner un nouveau rapport sur leur conduite en prison et leur risque de récidive. Ce document, qui doit être remis en juin, a été préparé pour le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, à qui les frères Menendez demandent de commuer leur peine. Mais le procureur de Los Angeles, Nathan Hochman, opposé à leur sortie de prison, réclame désormais du temps pour pouvoir examiner ce rapport. La défense des deux frères y voit une manoeuvre pour retarder inutilement la procédure et estime que le procureur est biaisé. "Nous déposons une requête pour récuser le procureur", a annoncé leur avocat, Mark Geragos, furieux à la sortie du tribunal. La famille des deux frères "ne veut plus subir cette mascarade", a-t-il ajouté. Pour régler ces différends, le juge Michael Jesic a annoncé un report de l'audience. La prochaine audience est fixée au 9 mai : le magistrat examinera alors à la fois l'admissibilité du rapport pénitentiaire dans la procédure et la demande de dessaisir le procureur de Los Angeles. Ces rebondissements ajoutent à la saga des frères Menendez, revenue sur le devant de la scène grâce à une série et un documentaire de Netflix. Leur condamnation à la perpétuité incompressible, obtenue après l'un des premiers procès retransmis à la télévision - avant même celui du joueur de football américain O.J. Simpson -, est restée gravée dans la mémoire collective américaine. A l'époque, le parquet avait accusé les deux jeunes hommes, âgés de 18 et 21 ans au moment des faits, d'avoir assassiné leurs parents pour hériter de leur fortune de 14 millions de dollars. Leurs avocats avaient eux présenté ces meurtres comme une tentative désespérée d'autodéfense, en affirmant que les deux frères avaient été violés pendant des années par leur père, et que leur mère était au courant. Dans un monde où le mouvement #MeToo a changé la perception des victimes de violences sexuelles, plusieurs membres de leur famille réclament leur libération, ainsi que des stars comme Kim Kardashian. Mais le nouveau procureur de Los Angeles, Nathan Hochman, s'oppose à leur sortie de prison. Il estime que les "frères Menendez n'ont pas fait la lumière sur leurs crimes" et n'ont pas reconnu tous les mensonges proférés pendant l'enquête. Après le crime, les frères Menendez avaient eux-mêmes appelé la police. Ils avaient d'abord mis le meurtre de leurs parents sur le compte de la mafia. Ils ont ensuite changé leur version plusieurs fois, avant que les enquêteurs mettent la main sur l'enregistrement d'une séance chez un psychothérapeute, où Erik avouait le meurtre.