Lausanne relance la finale de playoffs! Les hommes de Geoff Ward se sont imposés 4-2 face à Zurich samedi soir à la Vaudoise Aréna. Un succès qui leur permet de revenir à 1-2 dans la série et que l’on doit à un artisan nommé Rochette. Le LHC était presque dos au mur ce samedi avant l’Acte III de cette finale de playoffs face à Zurich. Les ZSC Lions menaient en effet 0-2 dans la série. Pour Lausanne, cela signifiait qu'il fallait gagner au moins un match à l'extérieur et, idéalement, tous les matchs à domicile, pour espérer remporter le titre. Une tâche pas impossible au vu de la prestation des Vaudois lors de l’Acte II. Mais qui pourrait devenir bien compliquée si les Zurichois obtenaient déjà un puck de trophée. D'autant plus que l’infirmerie de la Vaudoise Aréna est actuellement bien garnie, ce qui ne facilite pas la vie des Lausannois. Continuité Les Lions lémaniques ont fait une bonne entrée dans leur match, même si des petits soucis persistent lorsqu'il s'agit de garder la possession du puck. En boxplay, ils ont su défendre malgré des dernières secondes très chaudes devant la cage de Kevin Pasche. La patinoire s'est embrasée à la 9e minute pour l'ouverture du score lausannois. Brendan Perlini a tenté un tir à la ligne bleue, mais le puck est passé à côté de la cage pour venir heurter la bande. Le rebond l’a ramené vers Dominik Kahun, au niveau du poteau. L’Allemand l'a légèrement dévié. Pendant ce temps, le gardien zurichois s'était positionné perpendiculaire au but, laissant la cage vide. Théo Rochette ne s’est pas fait prié pour venir mettre la rondelle, qui traînait donc par-là, au fond des filets (9e, assist: Kahun). Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Lausanne Hockey Club (@lausannehc_officiel) Zurich aurait pu égaliser deux minutes plus tard avec Jesper Frödén qui est entré seul en zone. L’attaquant n’a pourtant pas voulu aller au duel avec Pasche et a préféré joué avec Rudolfs Balcers. L'action n’a pas abouti. Dans la fin du tiers, Lausanne n’a peut-être pas réussi à dominer le jeu, mais les hommes de Geoff Ward sont restés sur la bonne lancée de jeudi soir. On a d'ailleurs assisté à une très belle bataille entre la ligne Oksanen-Suomela-Riat et le trio zurichois Andrighetto-Malgin-Rohrer. Les Vaudois ne se sont pourtant pas mis dans les meilleures dispositions pour finir la période et commencer la suivante. Suomela a en effet été puni à 48 secondes de la sirène. Et Zurich en a profité pour augmenter la pression, notamment grâce à Denis Malgin. Le chat et la souris La fin du boxplay a été parfaitement gérée par les Lausannois. Les deux équipes se sont ensuite livré un beau face à face. Mais, malgré les bonnes séquences offensives des Vaudois, notamment avec la première unité du powerplay, avec un seul petit but d'avance, la pression restait sur leurs épaules. C’est finalement Denis Malgin qui a mis fin au suspense. Un but on ne peut plus classique. Frödén a fait le tour de la cage avant de passer au n°62. Pile devant la cage, Malgin a pu armer son tir sans qu'Aurélien Marti ne représente un quelconque obstacle (36e, assists: Frödén et Andrighetto). Et Zurich s'est ensuite retrouvé en parfaite position pour prendre l'avantage. Car, encore une fois, Lausanne a écopé d'une pénalité en fin de tiers. On a vite passé près du 1-2 avec le tir de Mikko Lehtonen qui a glissé juste à côté du poteau. Mais Rochette a complètement retourné la situation. Le chouchou des supporters lausannois a récupéré le puck et a pu partir en contre, Lehtonen a ses trousses. Le défenseur n’est arrivé qu’une milliseconde trop tard pour réussir à totalement gêner Rochette dans son tir (40e). “Au début je ne regardais pas trop, j’essayais d’accélérer, explique l’attaquant. Ensuite j’ai vu qu’il était là, j’ai essayé de voir si Jäger me suivait et j’ai vu que j’étais un peu tout seul. Alors j’ai décidé de prendre l’intérieur et shooter rapidement.” Dans les tribunes, c'est l’explosion. Apothéose Patrick Geering a remis les compteurs à 0 dès le début du troisième tiers. Le capitaine des ZSC Lions a tiré dans le trafic et Pasche n’a rien pu faire (42e, assist: Balcers). Une nouvelle fois, tout était à refaire pour les Lausannois. Sauf que, au grand dam des Zurichois, Théo Rochette était en grande, grande, grande forme. Les Lausannois se sont vu accorder deux minutes en supériorité numérique. Et le speaker avait à peine commencé à annoncer la pénalité que le puck était déjà derrière Simon Hrubec. L’engagement a été gagné par Kahun, Andrea Glauser a passé à Rochette à gauche. Le n°90 des Lausannois a gratifié le public d'une magnifique frappe pour remettre les siens devant (47e, assists: Glauser et Kahun). L’attaquant préféré de la Vaudoise Aréna signe ainsi un triplé des playoffs. La fin de la rencontre a été plus que mouvementée. Dans une scène quelque peu incompréhensible, Derek Grant a complètement perdu les pédales. Suite à la décision de lui donner 2 minutes de pénalité pour avoir retardé le jeu, l’attaquant du Z s’est tout à coup mis à hurler sur les arbitres avant de taper de la canne sur le plexi. L’arbitre l’a instantanément renvoyé au vestiaire. De retour sur le banc, il a encore explosé sa canne sur la bande, puis il a fortement frappé la vitre sur le chemin du vestiaire. Il a ainsi laissé ses coéquipiers à 3 contre 5. Et Lausanne en a profité pour marquer le 4-2. Le tir est parti de Glauser et Perlini a dévié juste devant Hrubec. Meilleur sans papa Lausanne signe donc une belle victoire, la première dans cette série. Pour Geoff Ward, c’est le fait que ses joueurs soient “restés concentrés sur la tâche” qui a fait la différence. “On était encore meilleurs que lors de l’Acte II, précise-t-il. On s’améliore à chaque match et c’est une bonne chose pour nous.” Le héros de la soirée, c’est bien entendu Théo Rochette. Le n°90 a inscrit son deuxième triplé des playoffs. S’attendait-il à cela? Comment Théo Rochette a-t-il vécu ces trois buts, y a-t-il eu une sorte de crescendo dans les émotions? Le Lausannois a réussi cette performance alors que son père, commentateur sur MySports, n'était cette fois pas à la patinoire mais en studio. Va-t-il lui dire de ne pas venir mardi pour l'Acte IV? "Exactement", répond-il avec un sourire en coin. Il balaie néanmoins une quelconque superstition quant à la présence de son papa. "Peut-être lui, moi... ça ne change rien", rigole-t-il. De son côté, le coach ne tarit pas d’éloges sur l’attaquant vedette. “C’est un bon joueur et il a la capacité de rendre ses coéquipiers meilleurs. C’est quelque chose qu’on ne peut pas dire de tous les joueurs, confie Geoff Ward. Je pense qu’il mérite une chance.” Et quand on lui demande si le jeune joueur peut encore s’améliorer sur un point, l’entraîneur réfléchit avant de lancer, en rigolant: “10 cm et 7 kg de plus.” L’attaquant le dit, les buts sont arrivés à des moments clé. Lausanne, à part à la toute fin du match, n’a toujours mené que d’un but. Avec une équipe telle que Zurich en face, avec des joueurs qui ont cette capacité à arriver de nulle part, le stress a tendance à vite monter dans les tribunes. C’est aussi quelque chose à gérer sur le banc. “Il faut rester concentré sur ce qu’on fait, et s’assurer que les joueurs aient des rappels que c’est une équipe dangereuse, raconte Geoff Ward. Ils peuvent t’avoir de plein de façons différentes. Il n’y a pas besoin de leur donner une réelle opportunité pour qu’ils en profitent. Ils ont une bonne profondeur, c’est une équipe talentueuse. Ils sont les tenants du titre pour une raison, ils sont champions d’Europe pour une raison. Et on doit comprendre ça, le respecter et s’assurer que l’on sait ce qui se passe quand ils sont sur la glace.” Cette victoire est en tout cas de bon augure pour les Lausannois. Ils se retrouvent à présent dans un très bon état d’esprit pour tenter d’aller arracher cette victoire obligatoire à Zurich. Ils tenteront d’y parvenir mardi dès 20h.