Au Festival Bandol Céramique, cet fait toujours sensation

Pas de faux départ cette année pour le Festival Bandol Céramique, organisé par l’association Le Printemps des potiers et la Ville. Contrairement à la précédente édition, dont le premier jour avait dû être annulé, l’un des plus anciens marchés des potiers et céramistes de France a été épargné par les caprices du temps. Les 66 exposants triés sur le volet (dont six jeunes ateliers de moins de deux ans), venus de tout le pays et de l’étranger, ont donc pu installer sereinement ce dimanche matin leurs créations uniques sur une partie du quai, où elles resteront proposées à la vente jusqu’à 19h ce lundi. Fonctionnel et/ou décoratif Comme toujours depuis 41 ans maintenant, on y trouve une étonnante diversité d’objets, tous façonnés à la main à partir de matières argileuses avant d’être irrémédiablement figés par la magie de la cuisson. Que la finalité soit fonctionnelle (bols, tasses, assiettes, vases...) ou purement décorative (sculptures, bijoux…), les approches de ces artistes artisans sont multiples: brute, presque organique, ou extrêmement précise, telle de l’orfèvrerie, en passant par tout un tas de pièces inclassables, joyeuses, colorées, enfantines… Photos Valérie Le Parc. Tous les exposants ont souvent en commun la quête d’une signature visuelle, indissociable de techniques, anciennes ou contemporaines, et de savoir-faire acquis au terme de longues expérimentations. "L’art de la céramique utilise trois terres principales, rappelle Martine, une spécialiste par ailleurs chargée de l’organisation: le grès, la porcelaine et la faïence. Le grès est plus solide, idéal pour les objets utilitaires ou d’extérieur; la porcelaine, c’est plus fin et permet des créations plus déstructurées; et la faïence, dont les propriétés permettent de révéler les émaux de manière différente, plus graphique..." Photos Valérie Le Parc. Comme une envie de se lancer? À travers ce riche événement, entre les connaissances que partagent volontiers les nombreux passionnés réunis ici, les démonstrations, les initiations et même la présence d’un vendeur de matériel, plusieurs visiteurs ont pu caresser l’idée de se lancer eux-mêmes. Pierre, lui, a déjà passé le cap. Avec sa femme, il a fait le voyage depuis Nancy: "Je me suis mis à la poterie il y a huit ans, après avoir fréquenté plusieurs marchés comme celui-ci. Je pratique en dilettante, mais c’est devenu une passion et je fais même partie d’une association. J’aime faire des assiettes, des vases, des bols..." Le couple devrait repartir, comme souvent, avec un ou deux coups de cœur. Mais Monsieur sait qu’il va aussi beaucoup parler technique avec quelques professionnels présents. Photos Valérie Le Parc. Mais alors, tout le monde peut se mettre à la poterie chez soi? "C’est un investissement tout de même, confie notre Lorrain, en toute transparence. Moi, je me suis fait mon petit atelier dans lequel j’ai installé un four qui m’a coûté environ 5.000 euros (Ndlr: le grès cuit à 1.290 degrés, votre four encastrable ne suivra pas!), un tour à 1.700 euros… Et puis il y a les émaux, entre 10 et 40 euros le kilo, pour avoir une belle plage de couleurs..." Bon... Pour ceux qui auraient besoin d’économiser encore un peu, il reste le Festival pour se faire plaisir, s’informer ou simplement admirer.