« Vous pouvez ouvrir vos sacs ? Vous avez des objets dangereux ? », interroge le gendarme. Ce mercredi matin, dès 7 h 15, un comité d’accueil attend les lycéens et collégiens qui sortent ou entrent dans la gare. Huit gendarmes sont mobilisés. Cette « opération de sécurisation de l’espace scolaire » se déroule en présence de Serge Delrieu, le sous-préfet de Guingamp, et Frédéric Fabre, le directeur académique des services de l’éducation nationale. « On doit sauvegarder l’espace scolaire comme un sanctuaire républicain. La sécurité des élèves, des enseignants et de la communauté éducative au sens large doit constituer un préalable absolu », indique le sous-préfet de Guingamp. Le risque est bien réel. Le 24 avril, à Nantes, un lycéen a poignardé quatre élèves. Face « au contexte d’agressions récurrentes », une circulaire de la ministre de l’Éducation nationale et du ministre de l’Intérieur du 26 mars prescrit de mettre en place des contrôles préventifs « pour lutter contre les violences en milieu scolaire ». C’est ce qui s’est passé, ce mercredi matin, sur le parvis de la gare. Une arme de catégorie D Pendant une petite heure, les gendarmes ont contrôlé les sacs. Les lycéens ont vidé leurs poches. Sur le quai de la gare, Semih, 16 ans, ouvre sa mallette fermée par un cadenas. Les gendarmes découvrent une série de couteaux impressionnants. Apprenti boucher, Semih, 16 ans, transportait ses couteaux dans une mallette fermée par un cadenas. (Le Télégramme/Éric Rannou) Cet apprenti boucher attend son train pour se rendre à Ploufragan. Avec sa carte d’étudiant, les gendarmes vérifient les propos du jeune homme. Tout est en règle. Il peut circuler. Bilan de l’opération : un couteau et un multitool (un outil multifonction permettant de racler, scier, poncer, couper…) trouvés. Le premier est une arme de catégorie D. Le deuxième peut devenir une arme par destination. Le propriétaire du couteau, un étudiant majeur en BTS, a été conduit à la brigade de gendarmerie pour une audition. Son établissement scolaire a été prévenu. Le parquet aussi, qui décidera des suites judiciaires ou non. Étant mineur, le propriétaire du multitool sera entendu, plus tard, en présence de son représentant légal et d’un avocat. Ceux qui ont été contrôlés ont plutôt bien vécu cet épisode. « C’est rassurant de voir qu’il y a ce genre de fouilles », témoigne Anaïs, 16 ans, plutôt « surprise » par le comité d’accueil. « Vous pouvez ouvrir vos sacs ? Vous avez des objets dangereux ? », interroge le gendarme. (Le Télégramme/Éric Rannou) « Pour éviter que des armes circulent » « Depuis le début de l’année, dans le département, nous avons identifié seize faits dans des établissements de port d’armes ou autres. Il y a eu sept situations avec usage », détaille Frédéric Fabre. Sans blessé. Des contrôles aléatoires sont ainsi organisés pour éviter que des armes ne circulent dans les lycées et les collèges. Le 4 avril, c’est à la gare de Saint-Brieuc que les gendarmes ont été déployés. Newsletter Aujourd'hui en Bretagne Du lundi au vendredi à 19h, les faits marquants du jour en Bretagne Adresse e-mail Nos autres newsletters