À l’occasion de cette journée consacrée aux 100 premiers jours de la nouvelle présidence Trump, Frédéric Arnould (Radio-Canada), Jordan Davis (RTS), Sonia Dridi (RTBF), Guillaume Naudin (RFI) et Sébastien Paour (franceinfo) ont décidé de se retrouver pour échanger pendant plus d’une heure infos et analyses passionnées sur les débuts retentissants du second mandat trumpien. Après une pause post-élection, le podcast "Washington d'ici" revient pour un épisode spécial analysant les 100 premiers jours d'une présidence Trump intensifiée. Considérés par certains comme les "100 premiers mois d'une deuxième présidence Trump", ces débuts rapides et déstabilisants posent la question : le "roi du MAGA" est-il l'architecte d'un chaos qui fait sombrer les États-Unis politiquement, économiquement et internationalement, ou le maître d'échecs en quatre dimensions que ses partisans décrivent ? : à lire aussi DIRECT. Cent jours de Donald Trump : le président américain blâme Joe Biden pour les mauvais résultats économiques du pays Pour les correspondants présents à Washington DC, si le contenu des mesures n'a pas surpris beaucoup d'observateurs, ayant été largement annoncé pendant la campagne et détaillé dans le "Project 2025", la rapidité et la densité des décisions ont été inattendues. L'approche est décrite comme un "feu roulant" ou un "bulldozeur", balayant les normes et les barrières établies. La politique économique et les droits de douane Parmi les dossiers majeurs abordés, la politique économique et les droits de douane tiennent une place centrale. Donald Trump a mis sa menace à exécution en annonçant, mercredi 2 avril, des droits de douane très lourds, en particulier contre l'Asie et l'Union européenne. L'imposition initiale de droits de douane très élevés sur de nombreux pays, parfois de manière apparemment arbitraire (jusqu'à 145% à la Chine), a eu un impact direct sur les consommateurs américains en augmentant le coût des produits importés. Mais alarmé par la panique mondiale des marchés, le président américain a décidé de calmer le jeu. Cette politique commerciale manque de clarté stratégique et aliène les alliés des États-Unis. Elle a également provoqué des turbulences sur les marchés boursiers et soulevé des inquiétudes concernant la crédibilité de la dette américaine et la valeur du dollar. La politique d'immigration restrictive de Trump, marquée par des expulsions et déportations, est également très critiquée. Le cas de Kilmar Abrego Garcia, un Salvadorien légalement présent et marié à une Américaine, expulsé malgré les décisions de justice, illustre le mépris de l'administration pour le processus judiciaire et les droits fondamentaux. Une affaire qui génère un climat de peur parmi les communautés immigrées, y compris les résidents légaux et les visiteurs, et s'accompagne parfois de méthodes violentes de la part des agents de l'immigration. L'administration utilise une communication très agressive, qualifiant les migrants d'étrangers criminels via des affiches publiques. L'idée d'envoyer des citoyens américains condamnés dans des prisons étrangères est jugée "inimaginable" et sans base légale ou constitutionnelle. Enfin, sur la scène internationale, le dossier ukrainien reste problématique. Malgré la promesse de Donald Trump de régler la guerre en 24 heures, le conflit persiste. Son approche inclut des critiques publiques envers le président Volodymyr Zelensky et un risque de retrait du soutien américain, ce qui bénéficierait à la Russie. Ces incertitudes poussent les alliés, notamment en Europe et au Canada, à envisager de prendre davantage leur propre défense en main. La relation avec des partenaires proches comme le Canada s'est détériorée, marquée par des tensions commerciales et une peur accrue à la frontière. L'intérêt affiché par l'administration pour l'acquisition du Groenland est pris au sérieux, même si l'idée est très impopulaire localement. Chute de la popularité de Donald Trump aux États-Unis Face à ces bouleversements, la "résistance" semble limitée. Bien que les sondages montrent un mécontentement sur certains dossiers comme l'immigration, la popularité globale du président américain reste autour de 40%. Malgré quelques manifestations et tentatives d'opposition, un contre-pouvoir efficace manque. Les Républicains au Congrès, bien qu'ayant les moyens d'agir, ne contestent pas Donald Trump, souvent par peur de représailles électorales. La base démocrate est décrite comme fatiguée et démoralisée. Les juges sont considérés comme le principal, voire le seul, rempart institutionnel face aux actions de l'administration. "100 jours de chaos", un épisode spécial de "Washington d'ici" à découvrir aujourd'hui sur les plateformes de podcasts, l'application Radio France, l'app Radio-Canada OHdio, l'app RFI Pure Radio, la plateforme Auvio RTBF, Play RTS et les sites franceinfo.fr, rfi.fr, rts.ch/audio, ainsi que la chaîne YouTube de RFI.