Aux Molières 2025, Rachida Dati en a pris pour son grade dès l’ouverture de la cérémonie

Un bonnet phrygien sur la tête, l’humoriste Caroline Vigneaux a désigné la ministre comme responsable des coupes budgétaires dans le secteur de la culture. CULTURE - La « Marianne » des Molières ne l’a pas oubliée. Lors de la 36e Nuit des Molières, qui a départagé ce lundi 28 avril au soir les meilleurs spectacles et interprètes de l’année au théâtre, la maîtresse de cérémonie Caroline Vigneaux s’en est pris à la ministre de la Culture Rachida Dati, dès les premières minutes de son discours d’ouverture. « C’est carrément un miracle votre présence ici », a d’abord lancé l’humoriste à l’adresse de Rachida Dati, assise parmi le public aux Folies Bergère, à Paris. Un bonnet phrygien sur la tête, un sein sorti et brandissant un drapeau tricolore, en allégorie du tableau La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix, Caroline Vigneaux l’a désignée comme responsable des coupes budgétaires dans le secteur de la culture. « Rien n’a de prise sur vous, mais alors rien. Ni les dissolutions, ni les remaniements, ni les censures, ni les 49.3, ni les grandes manœuvres, ni les petites combines, vous êtes toujours là, vous savez résister », a poursuivi Caroline Vigneaux, avec une pointe d’ironie dans la voix. La ministre ne bronche pas. « Quand on va débattre des coupes budgétaires, je vais vous tutoyer, mais résiste ! Prouve que tu résistes, ne signe pas », a-t-elle encore interpellé Rachida Dati, dans un clin d’œil à la chanson de France Gall et au thème de la soirée « la résistance ». Avant d’appuyer : « Le théâtre résiste à l’obscurantisme, au fanatisme, à l’intolérance, à la brutalité du monde, et bien sûr aux coupes budgétaires massives qui frappent le secteur culturel ». La maîtresse de cérémonie n’est pas la seule à avoir tenté de faire réagir Rachida Dati. Comme le souligne le Parisien, l’acteur Didier Brice s’est emporté face au public présent aux Folies Bergère : « On parle des dépenses et de la dette, mais les recettes on en parle ? Depuis 2017, 200 milliards de cadeaux fiscaux aux multinationales et aux plus riches ! » Avant la cérémonie, à l’appel de la CGT Spectacle, une vingtaine de manifestants ont également attendu la ministre Rachida Dati aux abords du théâtre parisien en fin d’après-midi. Ils scandaient « Dati démission » et brandissaient un drapeau sur lequel on pouvait lire « Misère de la Culture. Liberté égalité précarité ». Sachant d’avance qu’elle serait la cible de critiques aux Molières, Rachida Dati a publié dans l’après-midi lundi une vidéo dans laquelle elle vante le « modèle unique au monde » du spectacle vivant français et salue « l’élan collectif » et « le talent » des artistes et professionnels du secteur. « Je sais la fragilité des lieux et des équipes artistiques », a-t-elle ajouté, assurant que son « engagement » a été « sans faille pour que le budget du ministère de la Culture dédié à la création artistique pour 2025 soit totalement préservé ». « La culture (...) est un choix politique et son absence coûterait beaucoup plus cher à la République. Et nous avons pu en faire le constat : là où la radicalisation et où le séparatisme s’installent, le théâtre est systématiquement remis en cause », a-t-elle encore estimé. Coté prix, les Molières ont sacré Thomas Jolly et ses cérémonies des JO, octroyé une pluie de récompenses à deux spectacles, Le Soulier de satin et Du charbon dans les veines. À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des informations vous concernant, qu