Pologne : Contre les lois strictes sur l’IVG, LFI apporte des pilules abortives à Varsovie
LFI a tenu mardi à afficher son soutien aux militants en faveur de l’avortement en Pologne. La France insoumise a pour cela apporté des pilules abortives dans ce pays de l’Union européenne dont les lois sur l’interruption de grossesse sont particulièrement strictes. Mathilde Panot, présidente du groupe la France insoumise à l’Assemblée nationale, et Manon Aubry, cheffe de file des députés insoumis au Parlement européen, ont remis environ 300 pilules à des militants à Varsovie et ont promis d’en envoyer d’autres à l’avenir. Le corps des femmes est « à elles seules » « Il y a quelques dizaines d’années, quand le droit à l’avortement n’était pas légal en France, les femmes françaises venaient en Pologne avorter. Et bien maintenant, on fait marcher la solidarité dans l’autre sens », a rappelé Manon Aubry. « Nous apportons directement de quoi aider les femmes qui souhaitent mettre fin à une grossesse, parce que quelle que soit la situation, le corps des femmes n’appartient ni à l’Etat, ni à l’Eglise, mais aux femmes et à elles seules », a pour sa part déclaré Mathilde Panot. « On continuera d’envoyer des pilules », a-t-elle ajouté en visitant le premier centre d’avortement de Pologne, situé juste en face du parlement. L’association Abortion Dream Team a créé ce centre le mois dernier afin de faire pression sur les législateurs et d’offrir un espace où les femmes qui envisagent d’interrompre leur grossesse peuvent obtenir de l’aide pour le faire. Pour la militante Justyna Wydrzynska, la visite française représente « un soutien que nous n’avons pas de la part des hommes politiques en Pologne ». Des lois très rigides sur l’avortement La Pologne interdit presque totalement l’avortement. L’aide à l’avortement y est passible d’une peine de prison, mais aucune loi ne sanctionne les femmes qui pratiquent leur propre avortement avec des pilules commandées en ligne. Les femmes polonaises ne peuvent se faire avorter à l’hôpital que si la grossesse résulte d’une agression sexuelle ou d’un inceste, ou si elle constitue une menace directe pour la vie ou la santé de la mère. La Coalition civique du Premier ministre Donald Tusk s’est engagée à assouplir ces lois, mais elle n’a pas encore obtenu le soutien du parlement pour faire passer les changements. Selon les chiffres officiels, un peu moins de 900 avortements ont été pratiqués à l’hôpital l’année dernière dans ce pays de 38 millions d’habitants. Mais des dizaines de milliers de femmes mettent fin à leur grossesse chaque année à domicile – en utilisant des pilules – ou à l’étranger, selon les associations de défense des droits de la femme.