Malgré les turbulences sur l’économie mondiale, l’inflation ne s’emballe pas en France

Aucun frémissement à signaler du côté des prix. L’Insee, qui vient de livrer son estimation provisoire de l’inflation au mois d’avril, fait état d’une légère hausse des prix de 0,8 % sur un an, après une progression similaire constatée à la fois aux mois de mars et de février. Dans le détail, cette statistique s’expliquerait «par l’augmentation des prix des services, notamment ceux des transports, et de l’alimentation, note l’institut national. A l’inverse, les prix de l’énergie baisseraient de nouveau en avril, tandis que ceux des produits manufacturés et du tabac seraient quasi stables sur un mois.» La baisse des prix de l’énergie (-7,9 % en avril sur un an, après déjà -6,6 % en mars) est en partie compensée par la remontée des prix de l’alimentation (+ 1,2 % sur un an après + 0,6 % en mars), et notamment de ceux des produits frais (+ 4 % sur un an). Pic d’inflation en février 2023 Depuis le mois d’août, l’évolution de l’indice des prix à la consommation reste contenue sous les 2 %, loin des taux constatés pendant la crise inflationniste de 2022 à 2024, alimentée par les tensions sur les chaînes d’approvisionnement pendant la pandémie, puis par les conséquences sur les prix de l’énergie notamment de l‘invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Le pic a été atteint en France en février 2023, avec une inflation de 6,3 % sur un an. Alors que la Banque centrale européenne (BCE) avait relevé ses taux directeurs à des niveaux historiques et à vive allure pour ramener l’inflation autour de la cible de 2 % à moyen terme, la nette accalmie des prix en zone euro ces derniers mois a permis à la BCE de changer de politique. Pour la septième fois depuis juin 2024, le 17 avril, elle a abaissé ses taux directeurs jugeant «le processus de désinflation […] en bonne voie». «Nombreuses incertitudes» Pour justifier cette décision prise pendant que les Etats-Unis de Trump attisent les tensions commerciales en relevant les droits de douane tous azimuts, la présidente de l’institution de Francfort, Christine Lagarde, a insisté lors d’une conférence de presse mi-avril sur les «nombreuses incertitudes» et considéré que «l’impact net sur l’inflation ne deviendra plus clair qu’au cours du temps». Une baisse de la demande pourrait faire refluer l’inflation tandis qu’une fragmentation des chaînes d’approvisionnement mondiales pourrait, au contraire, pousser les prix à la hausse.