La situation critique en Chine oblige Porsche à revoir totalement ses plans sur la voiture électrique

Malgré un lancement prometteur du Macan, Porsche a décidé de revoir sa stratégie sur le développement de ses prochaines voitures électriques. Il veut en effet réduire les dépenses pour la production de batteries, afin de continuer à investir dans les moteurs thermiques. Porsche Taycan GTS Les ventes de voitures électriques repartent tout doucement à la hausse en ce début d’année 2025 en Europe. Une nouvelle rassurante pour l’industrie, alors que 2024 avait été particulièrement difficile pour beaucoup de constructeurs. Cependant, tout n’est pas rose non plus, et il semblerait que la demande ne soit pas aussi élevée que les prévisions. Changement de stratégie pour Porsche Les immatriculations restent assez fragiles, ce qui a conduit plusieurs constructeurs à revenir sur leurs ambitions. C’est notamment le cas de Ford ou encore Volvo, qui ont finalement renoncé à ne plus vendre que des voitures électriques à partir de 2030. Et ils ne sont pas les seuls à vouloir faire machine arrière, ou tout du moins à revoir leurs plans. C’est en effet aussi le cas de Porsche, qui vient de publier un communiqué dans ce sens. Ce dernier annonce vouloir réduire ses investissements pour le développement et la production de batteries en interne. Un revirement de situation assez inattendu de la part de la firme allemande. Et pour cause, celle-ci est récemment devenue actionnaire majoritaire de la division dédiée aux batteries automobiles de Varta. Mais Porsche explique sa décision par le « ralentissement de la croissance de l’électromobilité ». Porsche Macan // Source : Tibo / Porsche France En conséquence, la marque indique que « le projet précédent d’expansion de la production de batteries haute performance de Cellforce Group GmbH, filiale à 100 % de Porsche AG, ne sera pas poursuivi de manière indépendante à l’avenir ». Un changement de plan qui, couplé à des « impacts négatifs d’autres activités liées aux batteries », va coûter très cher à la firme de Stuttgart. Celle-ci prévoit que le montant des « charges exceptionnelles pour l’exercice 2025 passera de 800 millions d’euros à 1,3 milliard d’euros ». Dans un autre communiqué, Porsche indique tout de même que les voitures « électrifiées » (incluant les 100 % électriques et les hybrides) ont tout de même représenté 38,5 % des livraisons au premier trimestre 2025, dont 25,9 % rien que pour les Porsche électriques – grâce au bon démarrage du Macan. Mais si Porsche a vu ses ventes bondir en Amérique du Nord (+ 37 %), ce n’est pas vraiment la même chose à l’échelle mondiale. Et c’est particulièrement en Chine que la situation est inquiétante pour la firme allemande. Une concurrence trop rude Celle-ci n’y a vendu que 9 471 voitures sur les trois premiers mois de l’année, soit une chute de 42 % en un an. Le constructeur explique notamment cette chute par la situation tendue sur ce marché. Mais ce n’est pas tout, comme l’indique l’agence de presse britannique Reuters. Cette dernière souligne surtout la concurrence grandissante des marques locales. Parmi elles, citons bien évidemment BYD, et plus particulièrement sa filiale de luxe Yangwang. Sans oublier Xiaomi, qui a récemment lancé sa nouvelle SU7 Ultra, qui rivalise frontalement avec la Porsche Taycan. Le souci pour la firme allemande, c’est que les clients chinois préfèrent opter pour des voitures de marques nationales. D’ailleurs, Tu Le, fondateur du cabinet de conseil Sino Auto Insights ne mâche pas ses mots. Il estime tout simplement que « Porsche, c’est fini » en Chine. Une dure réalité, qui touche également d’autres marques étrangères, qui pâtissent de la concurrence de marques chinoises. Et ce même si ces dernières ne sont pour la plupart même pas rentables, comme nous l’avions déjà expliqué. Porsche Taycan GTS. Crédit Porsche À vrai dire, cela fait déjà trois ans que les ventes de Porsche chutent dans l’Empire du Milieu, et cela ne semble pas encore terminé. La situation est donc très tendue pour le constructeur, qui avait déjà annoncé un changement de stratégie au début de l’année 2025. Ce dernier envisage notamment de supprimer pas moins de 1 900 emplois d’ici à 2029, mais pas seulement. Il avait également confirmé à demi-mot continuer à investir dans les moteurs thermiques. Pour mémoire, la marque fait partie de celles qui croient également dur comme fer au carburant synthétique.