Et voici l’action médiatique du jour pour le ministre-candidat à la présidence LR. Bruno Retailleau a annoncé ce mercredi 30 avril amorcer la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine. Invité des antennes bolloréennes Cnews /Europe 1, le locataire de Beauvau a fait valoir qu’il fallait «taper sur les islamistes» : «L’islamisme est une idéologie qui essaie d’instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi», a-t-il soutenu. «Il ne faut pas défigurer la cause juste des Palestiniens», a poursuivi Bruno Retailleau en insistant sur le fait que «beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République». Le collectif Urgence Palestine, créé au lendemain de l’attaque sans précédent du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre à Gaza, dit rassembler «des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l’auto-détermination du peuple palestinien». Il organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités. «A l’heure où le peuple palestinien fait face au génocide, à la famine, à l’heure où ils [les Israéliens, ndlr] veulent détruire, anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c’est insupportable», a réagi l’un des militants d’Urgence Palestine, Omar Al Soumi. «C’est la réalité d’une France qui est complice du génocide», a-t-il accusé, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien au sein de l’extrême gauche et de la gauche radicale. «Non à la dissolution d’Urgence Palestine», a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant «des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine !». «Dérive autoritaire» L’eurodéputée Insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine : «La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible que concrète», a-t-elle réagi sur X. Tsedek !, qui se présente comme un «collectif juif décolonial», a aussi apporté son soutien à ces deux organisations. «Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’on ne peut pas être antisémite en toute impunité en France», s’est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif «Nous vivrons», qui dénonce l’antisionisme. «Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste», a accusé Sarah Aizenman. Des dissolutions à l’extrême droite et chez les antifa En outre, Bruno Retailleau a annoncé la dissolution du groupuscule d’extrême droite Lyon Populaire. Il avait déjà lancé mardi une procédure pour dissoudre le groupe antifasciste La Jeune garde. Ces annonces interviennent avant les rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, plus particulièrement à Paris, selon un haut responsable de la police. Le ministre de l’Intérieur ainsi que le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont prévenu par avance qu’aucun débordement ne serait toléré.