Procès à gogo et «fake news» : dans le viseur de Donald Trump, les grands médias américains encaissent les coups

«Fake news !» Dans la bouche de Donald Trump, cette accusation, maintes fois lancée en meeting et sur les réseaux sociaux, est devenue une simple interjection. L’obsession du président étasunien pour contrôler le discours autour de sa personne ne date pas de son second mandat. Depuis 2016, il multiplie les invectives voire les insultes contre tous les journalistes qui osent faire leur travail d’information. Mais depuis sa réélection, en novembre 2024, la croisade de Trump prend un tournant inquiétant. Le Président est engagé dans des procès pour diffamation contre plusieurs chaînes de télévision. «Il y a une judiciarisation de son rapport avec les médias, ce qui n’était pas le cas pendant son premier mandat», analyse Alexis Pichard, auteur de Trump et les médias, l’illusion d’une guerre (VA Editions, 2020). Plus personne n’échappe à cette guerre permanente visant à contrôler son propre récit. Pas même la très trumpienne Fox News, qu’il accuse d’avoir diffusé un sondage de popularité en sa défaveur, à l’occasion des cent jours de sa présidence : sur son réseau Truth Social, le 24 avril, le Président s’en est pris directement au magnat Rupert Murdoch, qui contrôle la chaîne. «Sa stratégie est d’accabler tous les médias qui sortent de son récit», résume Alexis Pichard. La licence de diffusion en jeu