"Les travailleurs sont considérés comme des choses qu’on peut jeter"

Ils étaient quelques dizaines rassemblés aux abords de l’hôpital de Hull, prêts à marcher jusqu’au bureau de la députée provinciale de Hull, Suzanne Tremblay, sur le boulevard Saint-Joseph. (Patrick Woodbury/Le Droit) «Généralement, les travailleurs sont considérés comme des choses qu’on peut jeter. En ce moment, c’est de pis en pis», a expliqué Pierre Soublière, participant de la mobilisation, jeudi. Ils étaient quelques dizaines rassemblés aux abords de l’hôpital de Hull, prêts à marcher jusqu’au bureau de la députée provinciale de Hull, Suzanne Tremblay, sur le boulevard Saint-Joseph. «Défendre, ça veut dire résister, poursuit M. Soublière. Le mot d’ordre c’est de résister et de ne pas accepter systématiquement les plans qu’on nous [présente]. Je ne pense pas que ce genre de rassemblement fait un pli au gouvernement, mais les gens ne sont pas ici pour ça. Ils sont ici pour exprimer ce qu’on veut comme société.» Pierre Soublière (Patrick Woodbury/Le Droit) Tradition Les manifestations et mobilisations pour souligner la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, le 1er mai, représentent une «tradition centenaire», selon le directeur d’Action Santé Outaouais, Mathieu Charbonneau, qui faisait aussi partie de la mobilisation gatinoise. «L’ensemble du personnel de la santé vit les impacts négatifs du sous-financement en santé en Outaouais. Les choses s’empirent. Mais aussi, les travailleurs et travailleuses subissent et vont subir de plein fouet les nouvelles coupures et mesures d’austérité pour les services publics au Québec, en santé, notamment.» Cette journée de mobilisation est d’ailleurs d’une tradition à travers le monde qui sert à reconnaître la classe ouvrière, ajoute Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CSN). «On souligne toutes les luttes de ceux et celles qui nous ont précédés pour avoir cette société de droits de laquelle on peut jouir aujourd’hui.» Le président de la CSN Outaouais, Alfonso Ibarra Ramirez. (Patrick Woodbury/Le Droit) À Gatineau et au Québec, la thématique de cette édition est «Debout contre l’austérité». «On manifeste contre les politiques d’austérité du gouvernement de la CAQ. C’est un gouvernement qui se fout carrément des intérêts de la population, peste M. Ramirez. C’est un gouvernement qui est, tranquillement, peu à peu, en train de défaire tous les acquis sociaux», croit-il. «Il est temps que ça bouge. Ça fait des années qu’on se mobilise. Il est temps de dire que c’est assez, a ajouté M. Charbonneau. On veut un gouvernement qui défend le service public de santé, véritablement.»