La maire de Pontivy sommée par la justice de laisser le Parti national breton manifester dans sa ville
La juge des référés du tribunal administratif de Rennes a fait « injonction » à la maire de Pontivy, ce vendredi 2 mai 2025, de suspendre l’arrêté qu’elle avait pris le 30 avril 2025 pour interdire la manifestation du Parti national breton (PNB) dans sa ville, ce samedi 3 mai 2025. Killian Hayere, un raccordeur téléphonique de Gourin et organisateur officiel de ce rassemblement intitulé « Action pour la sécurité à Pontivy », avait saisi la justice, le 1er mai 2025, dans le cadre d’un référé-liberté, une procédure d’extrême urgence destinée à « sanctionner les atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales ». « La liberté d’expression (…) constitue une liberté fondamentale », commence, ainsi, par rappeler la juge des référés du tribunal administratif de Rennes dans son ordonnance. « Son exercice, notamment par la liberté de manifester ou de se réunir, est une condition de la démocratie. Il doit toutefois être concilié avec le maintien de l’ordre public. » La maire (Modem) de Pontivy, Christine Le Strat, avait, en l’occurrence, invoqué « l’existence d’appels sur les réseaux sociaux de militants de mouvances antagonistes à exprimer leurs positions diamétralement opposées » sur le lieu de la manifestation, laissant craindre « une rencontre de mouvements opposés pouvant dégénérer ». Le précédent de 2015 « Si (…) la manifestation apparaît, en réalité, organisée par le Parti national breton et (…) que l’Union démocratique bretonne (UDB), Génération. s 56, La France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF) ont appelé, dans les journaux, à ce que la maire (…) s’oppose à ce qu’elle ait lieu, il n’en résulte pas que soit prévue et déclarée de contre-manifestation structurée et organisée », souligne la juge des référés du tribunal administratif de Rennes dans son ordonnance. « La manifestation sera statique, regroupant, au maximum, une vingtaine de participants, outre cinq personnes en charge du maintien de l’ordre », constate, par ailleurs, la magistrate. « Malgré l’identité des revendications et convictions politiques défendues, la seule circonstance qu’une manifestation similaire - regroupant toutefois 200 participants - ait dégénéré en affrontements violents, en novembre 2015, ne saurait (…) suffire à établir l’existence d’un risque probable de trouble grave à l’ordre public », juge-t-elle. « Pas d’autres événements sur la même place » « Si la commune fait également valoir que se tiendra le même jour une procession religieuse, la Troménie de Sainte-Anne, où seront présents des enfants et des personnes âgées, (…) celle-ci aura lieu place Aristide-Briand, quand la manifestation en litige se déroulera place des Ducs de Rohan », fait observer la juge des référés du tribunal administratif de Rennes. Newsletter Aujourd'hui en Bretagne Du lundi au vendredi à 19h, les faits marquants du jour en Bretagne Adresse e-mail Nos autres newsletters