Le premier ministre François Legault voulait mettre en berne le drapeau du Québec à l’Assemblée nationale après la mort du pape. Sa demande a été refusée, car elle allait à l’encontre de la Loi sur la laïcité de l’État, aussi connue sous le nom de loi 21. Le jour des funérailles du pape le 26 avril dernier, le drapeau du Québec oscillait fièrement sur la tour centrale du Parlement dans la Capitale-Nationale. À l’inverse, sur les édifices et établissements du gouvernement du Canada partout au pays, les drapeaux canadiens ont été abaissés pendant cinq jours afin de souligner le décès du chef de l’Église catholique. Ce n’est pas par faute de volonté de la part du premier ministre caquiste François Legault que le fleurdelisé n’a pas été mis en berne. Tel que le demande l’article sur le pavoisement et l’éclairage extérieur des édifices de l’Assemblée nationale, le gouvernement du Québec a officiellement formulé une demande à la présidence de l’établissement pour que le drapeau québécois soit abaissé. Cette demande a été refusée. La cause ? La loi 21, adoptée par le gouvernement de François Legault en 2019. « La Loi sur la laïcité de l’État édicte comme principe la séparation de l’État et des religions ainsi que la neutralité religieuse de l’État », a écrit par courriel la relationniste de l’Assemblée nationale du Québec, Béatrice Zacharie. « Dans ces circonstances, il n’y a pas eu de mise en berne pour le décès du pape. » « Il s’agissait, selon nous, de poser un geste symbolique, en signe de respect pour une figure historique », a pour sa part expliqué le cabinet du premier ministre par écrit. Baisser le drapeau du Québec, après la mort du chef de l’Église catholique n’aurait pas été un acte à caractère religieux, juge-t-il. « Ce qui demeure pleinement conforme aux principes de laïcité et d’exemplarité de l’État. » Abaisser le drapeau québécois Mettre en berne le fleurdelisé est une pratique assez courante. La dernière fois que la mort d’un pape a été soulignée par l’abaissement du drapeau remonte à 2005, lors de la mort du pape Jean-Paul II. Puisque Benoit XVI n’est pas décédé en poste et a choisi de démissionner, le drapeau québécois n’a pas été mis en berne en 2013 lors de son départ. Benoit XVI n’a pas non plus reçu cet honneur lors de son décès en 2022. Rappelons que les figures religieuses ne sont pas les seules personnes à pouvoir obtenir une telle reconnaissance. Le fleurdelisé a notamment été mis en berne lors du décès de l’hockeyeur Guy Lafleur en 2022 ou, plus récemment, à la mort de l’ex-premier ministre canadien Brian Mulroney en 2024.