Thaïlande : les poursuites pour crime de lèse-majesté contre un universitaire américain abandonnées

La justice thaïlandaise a abandonné ce jeudi 1er mai les poursuites pour crime de lèse-majesté contre un universitaire américain accusé d’avoir insulté la monarchie dans un article publié sur un site web d’analyse politique. Paul Chambers, spécialiste de la politique en Asie du Sud-Est et en particulier en Thaïlande, où il réside, avait été arrêté le mois dernier dans la province de Phitsanulok, au nord de Bangkok, en vertu des strictes lois du royaume sur la lèse-majesté. Tensions diplomatiques Cette affaire constitue un rare cas où un ressortissant étranger est accusé en vertu de ces lois, qui interdisent toute critique du roi Maha Vajiralongkorn, alias Rama X, et de sa proche famille et prévoit des peines pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison par infraction. A lire aussi Thaïlande : Rama X, un roi entre fric et frasques L’armée thaïlandaise, fervente défenseuse de la monarchie, avait déposé la plainte à propos d’un court texte publié sur le site web d’un groupe de réflexion politique cette année. Un porte-parole de l’armée a défendu la semaine dernière la décision de déposer cette plainte face aux critiques selon lesquelles elle n’a pas qualité pour le faire en vertu de la loi thaïlandaise. Les négociations commerciales entre la Thaïlande et les Etats-Unis ont été reportées jusqu’à nouvel ordre, alimentant les spéculations selon lesquelles l’arrestation aurait pu tendre les relations diplomatiques entre les deux pays. Canards jaunes Des observateurs internationaux ont exprimé leur inquiétude concernant l’utilisation croissante de ces lois contre des universitaires, des militants ou des étudiants. Dans le nord de la Thaïlande, un homme a été emprisonné pour au moins cinquante ans pour ce motif d’inculpation l’année dernière, tandis qu’une femme a été condamnée à quarante-trois ans de prison en 2021.