Elle connaît son premier orgasme à 36 ans et la sensation était "foudroyante"

Nombreuses sont celles qui, malgré une vie intime bien remplie, restent sur leur faim. D’après un sondage Ifop de 2021, une femme sur trois dit ne pas trouver son compte au lit. Pourtant, avec l’âge, les choses évoluent. À en croire la même enquête en 2023, près de quatre femmes mûres sur dix affirment vivre leur sexualité avec plus de liberté qu’à 20 ans. Cette sensation de renouveau, Élodie, 42 ans, la connaît bien. Elle a découvert la sexualité à 15 ans et demi, avec son premier grand amour. Leur relation a duré quelques années. Par la suite, elle a partagé sa vie avec d’autres hommes. "À leurs côtés, j’ai toujours pris du plaisir au lit." Mais ce qu’Élodie ignorait alors, c’est que l’orgasme, elle ne le connaissait pas. "Je ne savais pas que ça existait." Pour autant, elle ne ressentait ni manque ni frustration. Sa découverte n’est arrivée que plus tard... Un déclic, une révélation. Rien ne laissait présager que le plaisir pouvait encore prendre une tout autre dimension. Orgasme : quel est l’âge où l’on s’épanouit le plus sexuellement ? Passé un certain cap, l’éveil des sens semble s’intensifier. Une étude allemande menée auprès de 2 600 femmes par Natural Cycles met en lumière un pic de plaisir autour de 36 ans. Dans cette tranche d’âge, 86 % affirment avoir récemment vécu des rapports sexuels particulièrement satisfaisants. À côté, les femmes âgées de 23 à 35 ans sont 76 % à partager ce sentiment, tandis que les plus jeunes, de moins de 23 ans, ne sont que 56 %. Et ce n’est pas tout : pour six femmes sur dix de plus de 36 ans, les orgasmes se font plus fréquents. Cette montée en puissance n’est pas seulement physique. Elle s'accompagne d’une transformation intérieure. En gagnant en maturité, les femmes semblent aussi gagner en audace. Elles sont 80 % à se sentir sexy, assumant pleinement leur corps et leurs envies. Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste, l’explique sans détour dans Marie-Claire : "On est libérées de nos pudeurs d'hier […], de faire la démonstration de ce que l'on est, de ce que l'on vaut, on peut donc partir en quête de qui on est, de ce que l'on a envie de développer ou d'épanouir en soi et la sexualité en fait partie." Résultat : moins de pression, plus de liberté — et un plaisir qui prend toute sa place. "Et si je ne ressentais plus jamais cela ?" Longtemps, Elodie a cru que le frisson montant pendant l’amour, cette vague d’adrénaline douce et diffuse, c’était ça, l’orgasme. Elle en avait entendu parler, bien sûr, mais sans vraiment en saisir la portée. Dans son entourage, le sujet restait tabou, les copines gardaient le silence, et les expériences intimes se vivaient sans échange, ni comparaison. Certains hommes, pleins d’assurance, glissaient des remarques blessantes – « Tu dois être frigide parce que d’habitude, les femmes montent aux rideaux avec moi ». Elle, elle pensait juste qu’elle n’avait pas su bien exprimer ce qu’elle ressentait. La masturbation ? Tentée, mais rapidement délaissée, sans résultat. En réalité, elle ne connaissait pas son propre corps. L’idée même de rechercher un orgasme lui semblait lointaine, presque superflue. Et puis, tout a basculé, presque par hasard, un soir de relâche, autour d’un dîner et d’un verre de trop. Il était plus jeune, charmant, et contre toute attente, c’est avec lui qu’elle a vécu ce qu’elle n’imaginait même pas. Il savait exactement comment faire, avec patience, douceur et une attention rare. Il n’attendait rien, ne cherchait pas à prouver – simplement à lui faire du bien. Et elle, sans se douter de rien, a reçu une onde de plaisir brutale et fulgurante. Son corps s’est mis à trembler, sa tête s’est mise à chauffer… et elle a compris. C’était donc ça. Tout devenait limpide. Ce soir-là, elle s’est endormie paisible, mais une question est restée suspendue comme une menace douce : « Et si je ne ressentais plus jamais cela ? » Il n'est jamais trop tard en matière d'orgasme ! Après cette première secousse inattendue, quelque chose s’est ouvert en Elodie — une curiosité brûlante, un désir de prolonger l’expérience, mais aussi de s’explorer en tête-à-tête, sans filtre ni attentes. Ce plaisir nouveau, elle l’a retrouvé, souvent, avec ce même partenaire… ou seule. En quelques semaines à peine, son corps semblait déverrouillé, enfin disponible à lui-même. Et chaque orgasme depuis, toujours plus puissant, ne faisait que confirmer ce basculement. Elle a compris une vérité limpide : « Une femme ne peut pas attendre d’un homme qu’il connaisse mieux qu’elle son propre corps. » C’est à elle de s’y plonger, de l’apprivoiser, de le célébrer, elle qui avait attendu qu’un homme lui ouvre cette porte. Avec le temps, la quadragénaire a aussi appris à parler, à guider sans imposer, à dire ce qu’elle aime, comme lors d’un cunnilingus un peu raté… qu’elle a transformé en moment brûlant juste en osant quelques mots. Elle en rit aujourd’hui, parce qu’elle sait combien on peut vivre sans orgasme quand on ne connaît pas sa puissance. Mais une fois qu’il s’invite… pourquoi s’en priver ? Ce chemin, elle l’a compris, se construit à deux, avec patience et sincérité. Elle observe maintenant la pression qui pèse sur les épaules des hommes, cette injonction à bander, durer, faire jouir coûte que coûte. « C’est dommage que l’orgasme devienne aussi central », dit-elle, tout en reconnaissant que c’est un don vertigineux. Elodie aimerait souffler à toutes les femmes restées à la porte de ce frisson... Il n’est jamais trop tard. Pas besoin de courir après, ni de forcer les choses. Le plaisir naît du temps, de la liberté, et parfois… d’un regard inattendu.