Luis Enrique voulait « la meilleure version » du PSG, mardi soir, à l’Emirates Stadium d’Arsenal. L’entraîneur espagnol pouvait-il espérer mieux que voir ses hommes ouvrir le score aussi prématurément ? Ça faisait cinq matchs qu’il n’avait plus marqué, Ousmane Dembélé a éteint la série noire dès la quatrième minute de jeu, d’une habile et instinctive frappe croisée du pied gauche à l’angle de la surface londonienne (0-1, 4’). Les Gunners, champions d’Angleterre des équipes qui perdent des points après avoir ouvert le score (18 fois cette saison), ont rapidement été débarrassés de ce fardeau, tandis que les Parisiens, spécialistes de la domination à outrance avec supplément but adverse surprise, se sont assis sur une position nettement plus confortable pour voir. Et rassurante, dans un sens, au regard de leurs dernières sorties plus ou moins convaincantes ces dernières semaines : Aston Villa (défaite 2-3), Le Havre (victoire étriquée 2-1), Nantes (1-1) ou encore Nice (défaite 1-3), vendredi dernier. Préparaient-ils inconsciemment - ou sciemment - ce déplacement outre-Manche ? À en voir la première période, la thèse a pris de l’épaisseur. Contre-pressing intense, projection rapide, circulation fluide du ballon : le PSG a commencé à faire de ce qui le rend si fort cette saison, comme à Birmingham, il y a deux semaines. Donnarumma dans un grand soir Mais comme à Birmingham, il y a deux semaines, le champion de France a peché dans la reproduction de ces efforts sur la durée. Sauf que son adversaire du soir jouait dans une autre cour, sans faire offense à Aston Villa. Si bien que Gianluigi Donnarumma, jamais aussi bon que lorsqu’il est fréquemment sollicité, préservait l’avantage des siens avant la pause, remportant son duel devant Martinelli, parti dans le dos de Marquinhos (45’). L’Italien s’illustrait encore, face à Trossard cette fois, en seconde période (55’) et laissait Paris conserver l’avantage de la situation. Il empêchait encore Saka de briller, dans le dernier quart d’heure de jeu, en se couchant très rapidement (77’). Faire le dos rond Faire le dos rond ne fait pas partie des qualités majeures de ce PSG-là, et n’est ni l’aspiration première de son entraîneur, Luis Enrique, cet amoureux du contrôle absolu. Pour autant, tout candidat crédible à la victoire finale en Ligue des champions doit savoir s’adapter aux forces en présence. Un champion se déclare parfois davantage à la gestion des temps faibles que des temps forts. C’est sur ce point que le PSG a vécu les pires cauchemars de son histoire. Et c’est justement là que ce Paris Saint-Germain version Luis Enrique paraît si différent de ses prédécesseurs. Car mardi soir, il a su résister aux ardeurs des Londoniens. Il peut même regretter de ne pas s’être montré assez clinique quand les occasions (en or) se sont présentées devant les entrants Bradley Barcola (83’), qui ne cadrait pas sa tentative, et Gonçalo Ramos (84’), battu par la barre transversale du bienheureux Raya. Paris a remporté la première manche, à l’Emirates Stadium, mais il convient surtout de rappeler qu’il ne s’agit que d’une première manche.