France: Des instances musulmanes dénoncent un climat "islamophobe"

Après le meurtre dans d’un fidèle dans une mosquée en France, Emmanuel Macron a reçu mardi des instances musulmanes. La mosquée Khadija à La Grand-Combe, France, le 27 avril 2025. AFP Des représentants d’institutions musulmanes ont été reçus mardi matin par Emmanuel Macron, dénonçant auprès du président le «climat islamophobe ambiant» et demandant des «actes concrets» pour les protéger, après un meurtre dans une mosquée du Gard. «Après l’assassinat d’Aboubacar Cissé, le président de la République a souhaité recevoir le recteur de la grande mosquée de Paris et la présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris pour échanger avec eux et les assurer du soutien de la Nation», a expliqué à l’AFP l’entourage d’Emmanuel Macron. «Il leur a à cette occasion indiqué que le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France. La République garantit la liberté de conscience et le libre exercice des cultes», a-t-on ajouté de même source. «La République garantit la liberté de conscience» Dans un communiqué commun, les deux institutions rapportent que le chef de l’État leur a dit que «la liberté de culte est intangible» et a annoncé que «des mesures seront prises pour renforcer la protection des lieux de culte». Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chelms-eddine Hafiz, et la présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris et rectrice de la mosquée Javel, Najat Benali, précisent avoir «exposé le sentiment croissant de colère et de peur qui habite de nombreux musulmans» en France. Ils ont voulu alerter le président sur «le climat islamophobe ambiant […], souvent relayé sans réserve par certains médias et responsables politiques, et sur le sentiment d’insécurité qui touche même les lieux de culte». «L’impression d’un traitement inégal» Ils ont aussi souligné que «la non-qualification» du meurtre d’Aboubakar Cissé, Malien de 22 ans, tué vendredi dans une mosquée du Gard, «en attentat terroriste» nourrit «l’impression d’un traitement inégal et d’un deux poids, deux mesures préoccupantes». Ils appellent les pouvoirs publics à des «actes concrets et des décisions courageuses», et demandent «le renforcement de la lutte contre la haine antimusulmane», conclut leur communiqué. Mercredi matin, des membres du Forum de l’islam de France (Forif), instance censée faciliter le dialogue des musulmans avec l’État, doivent être reçus à leur demande par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Bruno Retailleau accusé par la gauche d’une absence de soutien Cette «séance d’échanges» est prévue «depuis mi-avril» mais «évidemment les événements récents seront évoqués», selon le ministère. L’Assemblée nationale a rendu hommage mardi à Aboubakar Cissé au cours d’une minute de silence arrachée par la gauche.