Il y a 50 ans, Washington lâchait Saigon

Le 30 avril 1975, le Vietnam du Sud capitulait face à son adversaire du Nord. L’hebdomadaire allemand “Der Spiegel” puise dans ses archives pour revenir sur ces instants dramatiques. Cet article est issu de Réveil Courrier. Chaque matin, dès 6 heures, un résumé de l’actualité du jour. Pendant un court moment, on a pu croire que le Vietnam du Sud, sous la direction du président Nguyen Van Thieu, allait parvenir à s’imposer face au Nord communiste. Un an après le cessez-le-feu conclu en 1973 et systématiquement ignoré par les deux camps, les troupes de Thieu avaient augmenté le territoire qu’elles contrôlaient de 15 %. Puis la situation s’est brutalement détériorée. Au début de décembre 1974, l’Armée populaire vietnamienne (du Nord) s’est emparée des premiers avant-postes de l’Armée de la république du Vietnam (ARVN, du Sud). En mars 1975, plus de 16 divisions nord-vietnamiennes franchissent la ligne de démarcation, et quelques semaines plus tard, le Vietnam du Sud s’effondre. Thieu ne tient plus guère que Saigon. En proie à la panique, il a ordonné le repli, mais celui-ci tourne à la déroute. Presque sans combats, l’ancienne cité impériale de Huê mais aussi Da Nang et Pleiku tombent aux mains des soldats nord-vietnamiens – de même qu’un matériel de guerre d’une valeur de plus d’un milliard de dollars.