En envahissant la région de Koursk, Kiev a tenté un coup stratégique… qui pourrait lui coûter cher

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Insider Après avoir pris le contrôle de larges territoires situés dans la région russe de Koursk, l'armée ukrainienne a fait le choix de se retirer de la zone. The Insider se penche sur ce qui est qualifié de stratagème destiné –entre autres choses– à détourner les forces russes d'autres régions et à renforcer la position de Kiev dans les négociations. Seulement voilà: malgré le succès tactique, le pari est loin de pouvoir être considéré comme une réussite pour l'Ukraine. Les réserves sont en effet nombreuses. L'immobilisation d'une part considérable de la puissance de combat russe fait partie des indéniables points forts de l'opération, mais les observateurs notent également que celle-ci a contraint l'armée ukrainienne à immobiliser elle aussi une partie de ses réserves, qui auraient notamment pu être utilisées dans le Donbass. En faisant ce choix, l'Ukraine a connu des pertes d'équipements conséquentes, qu'elle semble bien en peine de pouvoir remplacer. Abonnez-vous gratuitement à la newsletter de Slate ! Les articles sont sélectionnés pour vous, en fonction de vos centres d’intérêt, tous les jours dans votre boîte mail. Valider Ambitions contrariées Les objectifs de l'Ukraine étaient en fait multiples: outre la volonté de détourner les forces russes, Kiev souhaitait faire de la région de Koursk une zone tampon destinée à empêcher ou retarder une éventuelle offensive russe en direction de l'oblast de Soumy, dans le nord-est du pays. En faisant ce choix, Volodymyr Zelensky comptait aussi utiliser la zone comme un levier permettant de négocier des échanges territoriaux lors de futurs et hypothétiques pourparlers. Autre but affiché: mettre du baume au cœur des Ukrainiens, forcément ravis de voir leur pays réussir une incursion militaire sur le sol russe. Le bilan de cette vaste opération est très contrasté. Même si la Russie a forcément perdu quelques plumes en tentant d'empêcher l'Ukraine d'avancer davantage au niveau de Koursk, cela ne l'a pas empêchée de poursuivre –voire d'accélérer– son offensive sur certains fronts cruciaux, du Donbass à Pokrovsk, dans l'oblast de Donetsk. Par ailleurs, le président Zelensky n'a jamais été en mesure d'utiliser la région comme un argument de poids dans la balance de négociations territoriales. Sur le même sujet En se retirant de la région de Koursk, l'armée ukrainienne abandonne certaines de ses meilleures armes En conséquence, l'Ukraine a dû entreprendre en mars 2025 un abandon progressif de la zone. La décision est due à la pression croissante exercée par l'ennemi russe, qui n'a pas procédé à un encerclement majeur des forces ukrainiennes en présence mais dont la résistance active aura suffi à dissuader Kiev de maintenir sa mainmise sur Koursk. Comme le fait remarquer The Insider, des recherches indiquent que la région de Koursk est l'une des rares zones où l'Ukraine a subi des pertes d'équipement plus conséquentes que la Russie. Le refus américain de continuer à financer le remplacement du matériel perdu aura sans doute constitué l'une des raisons principales pour lesquelles Kiev aura finalement dû se résoudre à se retirer de la région. Dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine, les cartes sont en train d'être sérieusement rebattues.