Dérober des objets comme de la vaisselle ou des ustensiles de cuisine au restaurant est devenu tendance sur les réseaux sociaux, où les internautes affichent fièrement leur butin. Destiné à faire des vues, ce défi n'est cependant pas anodin si la police s'en mêle. Jeu de la virgule, menace de fusillade dans les écoles, SkinnyTok... TikTok est une usine à nouvelles tendances, parfois tout sauf éthiques ou alors très risquées. Cette fois-ci, c'est le vol d'objets dans les restaurants qui déchaîne les utilisateurs et utilisatrices du réseau social chinois. >> La chronique Des jours et & Davy de La Matinale sur le phénomène : Des jours & Davy – Voler dans les restaurants, nouvelle tendance des réseaux sociaux / La Matinale / 2 min. / mardi à 07:00 Assiettes, coupelles, tasses, dessous de plats, salières... Tous les objets sont convoités et certains influenceurs se targuent, sur leur compte, d'avoir une "collection" toute entière, à l'instar d'une tiktokeuse qui la présente dans une vidéo. Elle annonce d'ailleurs vouloir récupérer d'autres bibelots de ce type "bientôt". Contenu externe Ce contenu externe ne peut pas être affiché car il est susceptible de collecter des données personnelles. Pour voir ce contenu vous devez autoriser la catégorie Réseaux sociaux. Plus d'info Un "souvenir" Une autre se vante d'être repartie avec une râpe à fromage et demande à ses abonnés s'ils ont eux aussi une "collection de souvenirs de restaurants". Dans la description qui accompagne sa vidéo, elle cite même le nom du restaurant où elle s'est filmée. Contenu externe Ce contenu externe ne peut pas être affiché car il est susceptible de collecter des données personnelles. Pour voir ce contenu vous devez autoriser la catégorie Réseaux sociaux. Plus d'info Quelle est la motivation de ces contrevenants? Une troisième influenceuse explique dans une vidéo TikTok qui a récolté un million de likes que ces acquisitions sont pour elle "comme un souvenir" des moments passés dans ces établissements. Contenu externe Ce contenu externe ne peut pas être affiché car il est susceptible de collecter des données personnelles. Pour voir ce contenu vous devez autoriser la catégorie Réseaux sociaux. Plus d'info Si les internautes affichent fièrement leurs trouvailles sur les réseaux sociaux, ils pourraient avoir des ennuis avec la police, car de tels agissements sont assimilables au vol, puni par la loi [lire encadré]. Certaines internautes s'insurgent d'ailleurs de ces trouvailles dans les commentaires des vidéos en question. L'une s'inquiète par exemple d'être devenue "complice", une autre demande à ne pas prendre d'objets dans les "petits établissements". Quelques commentaires sous la vidéo de la "collection" d'objets de restaurants de @cecemccrary. [RTS - Julie Marty] Mais tous ne réagissent pas de cette manière: les commentaires sous la vidéo invitant à partager sa collection ressemblent plutôt à un confessionnal: verres, fourchettes, support à tacos... La liste est longue. Les commentaires d'internautes qui se targuent de leur collection à eux aussi, sous la vidéo de @scarr.888. [RTS - Julie Marty] Tous les types de restaurants concernés Le phénomène semble toucher tous les types de restaurants et ne pas avoir d'écho seulement aux Etats-Unis. Le restaurant japonais Lucky Cat du chef cuisinier britannique Gordon Ramsey, à Londres, s'est par exemple fait dérober près de 500 figurines porte-bonheur en forme de chat en février, une perte d'environ 2300 francs. En France, une enquête du quotidien Le Parisien révélait en 2023 qu'après l'entrée en vigueur de la loi contre le plastique à usage unique, les vols de vaisselle réutilisable dans les établissements McDonald's, pour les repas sur place, se multipliaient. Revanche des commerçants Effarés, plusieurs restaurateurs cherchent à lutter contre un phénomène qui leur coûte de l'argent. Plusieurs d'entre eux ont eu recours aux nouvelles technologies en équipant leur vaisselle de puces afin de connaître les stocks en temps réel. Ces dispositifs ne permettent toutefois pas de tracer les récipients manquants. A Londres, certains restaurateurs ont choisi de dénoncer la pratique avec un certain humour, apposant la mention "cet objet a été volé dans notre restaurant" sur leurs accessoires de table. En France, une association a vu le jour en 2023 pour lutter contre plusieurs types de vols (à l'étalage et dans la restauration notamment). "Ras-le-vol" demande aux autorités de pouvoir diffuser les photos des cleptomanes dans leurs établissements. Le créateur, Jérôme Jean, qui tient entre autres une boutique de vêtements, s'était fait subtiliser l'équivalent de 950 euros de marchandise, rapportait le 20 Minutes français en 2024. En réaction, il a diffusé le visage des fautifs sur les réseaux sociaux. Un buzz de cinq millions de vues pour lequel il encourt jusqu'à 45'000 euros d'amende et un an de prison. Julie Marty/dbb