Le rapport sur Stanislas a-t-il été édulcoré sur l’homophobie ? Des inspecteurs vont être auditionnés

Le rapport final sur le lycée privé parisien a été expurgé d’un paragraphe mettant en cause son climat raciste et homophobe, assure une ancienne inspectrice. ÉDUCATION - Le rapport est-il encore plus accablant que prévu ? À la faveur de la commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires, qui auditionnera le 14 mai prochain François Bayrou, plusieurs inspecteurs de l’éducation nationale qui ont notamment été chargés d’investiguer l’établissement scolaire catholique privé Stanislas seront eux aussi entendus le 21 mai prochain. Interrogée dans les locaux de l’Assemblée nationale, la députée socialiste Fatiha Keloua Hachi – qui préside cette commission aussi parfois appelée « commission Bétharram » - a expliqué avoir reçu un courrier d’une inspectrice ayant inspecté l’établissement parisien. « Dans ce courrier, on a des éléments qui prouvent que le rapport a été plutôt édulcoré par rapport aux témoignages (...) et notamment autour de l’homophobie dans l’établissement », a expliqué face à la presse l’élue de Seine-Saint-Denis, évoquant un « climat raciste et homophobe ». Elle était entourée des députés Paul Vannier et Violette Spillebout, tous deux rapporteurs de la commission. « Ce courrier révèle des dysfonctionnements majeurs (...) de l’inspection générale [de l’éducation nationale], a ajouté ce dernier. Il y a manifestement une inspection générale qui apparaît sous tutelle. Donc la question est de savoir de qui, comment, pourquoi ?» Une information également relayée ce mardi par Mediapart qui a pu consulter le courrier en question. Selon le site d’information, la missive précise que le rapport a été « expurgé » d’un paragraphe évoquant « un climat homophobe, sexiste et autoritaire » à Stanislas, « dédouanant » ainsi l’établissement. Le tout sans consultation des inspecteurs. L’affaire autour de ce collège privé a éclaté au grand jour en 2024, après la nomination d’Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l’Éducation nationale, qui avait très maladroitement justifié d’y avoir scolarisé ses enfants. Moins d’un mois plus tard, elle ne conservera finalement que le maroquin des Sports et des Jeux olympiques, mais la presse, elle, a déjà commencé à se faire l’écho de dérives au sein de l’établissement. Humiliations, souffrances, inégalités filles-garçons, évoquait ainsi déjà Mediapart en 2022. C’est dans ce contexte qu’est diligentée en 2023 une inspection dont le rapport, dévoilé publiquement en 2024, était pourtant déjà sévère. Remis alors que Gabriel Attal était ministre, il relevait « des dérives », notamment dans l’application de son contrat d’association avec l’État. Ces révélations avaient amené la mairie de Paris à suspendre une subvention annuelle, depuis rétablie. Lors de l’audition début avril de l’actuelle directrice de l’inspection générale Dominique Marchand devant la commission, Paul Vannier avait souligné que les procès-verbaux des entretiens menés lors de l’inspection générale à Stanislas avec des parents d’élèves et des élèves avaient fait état d’attitudes racistes et homophobes répétées, qui ne figuraient pas dans le rapport final. Dominique Marchand n’a pas su expliquer pourquoi. La semaine précédente, Caroline Pascal, actuelle directrice de l’enseignement scolaire (Dgesco), numéro 2 du ministère, et directrice de l’IGESR à l’époque, avait estimé que le rapport sur Stanislas ne présentait pas de signes d’homophobie « systémique ». À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : avec AFP Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des informations vo