Ce qui se passe à Gaza est «une abomination» selon l’OMS

«Quelle quantité de sang est suffisante pour satisfaire les objectifs politiques des deux camps ?» s’est interrogé jeudi avec colère le directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé, Mike Ryan, à propos de la guerre entre Israël et le Hamas. Ce qui se passe à Gaza est «une abomination», a-t-il dénoncé lors d’un point presse : «Nous brisons le corps et l’esprit des enfants de Gaza. Nous affamons les enfants de Gaza, car si nous n’agissons pas, nous serons complices de ce qui se passe sous nos yeux.» Ce vendredi 2 mai marquera les deux mois du blocus total de la bande de Gaza par l’armée israélienne. Depuis le 2 mars, aucune aide humanitaire n’est autorisée à entrer pour forcer, selon les autorités israéliennes, le mouvement islamiste Hamas à libérer les otages pris le 7 Octobre et encore entre ses mains. L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 218 personnes côté israélien, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Parmi les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes, selon l’armée israélienne. Depuis l’instauration du blocus, l’ONU ne cesse de dénoncer la catastrophe humanitaire et sanitaire et le risque de famine pour les 2,4 millions d’habitants. Le Programme alimentaire mondial a annoncé il y a quelques jours qu’il «avait épuisé tous ses stocks». Mercredi, la France a une nouvelle fois appelé Israël à lever le blocus «sans délai». 52 365 morts à Gaza «Nous regardons cela se dérouler sous nos yeux, et nous ne faisons rien. En tant que médecin, je suis en colère contre moi-même de ne pas en faire assez. Je suis en colère contre tous ceux qui sont ici derrière moi avec vous», a dit le Dr Ryan. Il a évoqué, «plus de 1 000 enfants qui n’ont plus de membres, des milliers d’enfants avec des lésions de la moelle épinière, avec de graves blessures à la tête dont ils ne se remettront jamais, des milliers et des milliers d’enfants avec de graves troubles psychologiques dont ils ne se remettront peut-être jamais».