La filiale française de Tesla est dans le viseur des autorités pour sa communication jugée trompeuse sur la conduite autonome. Début avril, la direction de protection des populations des Yveline (DDPP) des Yvelines, agissant pour la répression des fraudes, a formellement demandé à l’entreprise de cesser d’induire les consommateurs en erreur, nous apprend le site L’Informé. L’entreprise d’Elon Musk a reçu des pouvoirs publics une injonction à cesser sa « pratique commerciale trompeuse » sur cet aspect. L’enquête, lancée en 2023, cible la manière dont Tesla présente ses systèmes, en particulier l’option « Capacité de conduite entièrement autonome ». Malgré son nom et son coût (7 500 euros), cette fonction exige une supervision humaine constante et ne confère pas une autonomie réelle au véhicule, un fait que Tesla mentionne dans les descriptions détaillées mais qui contraste avec le marketing global et les promesses de futures capacités étendues. Sur la page dédiée à cette fonction, on peut en effet lire que la conduite entièrement autonome, comme l’Autopilot et l’Autopilot amélioré, sont « conçues pour être utilisées par un conducteur vigilant dont les mains sont sur le volant et qui est prêt à reprendre le contrôle de son véhicule à tout moment ». Tesla précise même qu’« elles ne rendent pas le véhicule autonome en l’état actuel ». Il faudra attendre « des mises à jour à venir » pour permettre à un véhicule de se rendre « presque n’importe où en toute autonomie ». Et le constructeur de rester prudent en mentionnant « une intervention minimale de la part du conducteur » et « en fonction du développement et de l’approbation réglementaire ». La promesse n’est d’ailleurs pas nouvelle de la part d’Elon Musk, qui assure depuis des années qu’il est proche d’arriver à un niveau d’autonomie complète. Toutefois, les Tesla sont généralement considérées comme des voitures de niveau 2 (sur 5). Face à cette injonction, Tesla a tenté un recours en référé, rejeté pour des motifs procéduraux. Si la décision des autorités est confirmée en appel ou sur le fond, le constructeur devra revoir sa communication sous quatre mois. À défaut, une astreinte de 50 000 euros par jour pourrait être appliquée. La série noire continue pour Tesla Cette affaire française s’inscrit dans une série de controverses similaires pour Tesla, notamment aux États-Unis où le nom de la fonction a dû être amendé pour inclure la mention « Supervised ». Plutôt que fonction « Full Self-Driving » pour « conduite entièrement autonome », Tesla indique désormais « Full Self-Driving (Supervised) » pour présenter sa solution, soit « conduite entièrement autonome (supervisé) ». Ces difficultés réglementaires s’ajoutent à une période commerciale compliquée pour la marque, notamment en Europe. Selon les chiffres publiés jeudi 1er mai par Plateforme automobile (PFA) les immatriculations de Tesla en France ont chuté de près de 60 % en avril par rapport au même mois l’an dernier. Avec 7 556 véhicules écoulés seulement, les immatriculations du constructeur américain ont baissé de 44 % depuis le début de l’année dans l’Hexagone. Une situation préoccupante qui s’explique par la mauvaise santé du secteur, une gamme en plein renouvellement et l’image sulfureuse de son fondateur, Elon Musk.