Impossible de dissocier le film du drame qui a émaillé son tournage en octobre 2021, tuant la directrice de la photographie Halyna Hutchins. CINÉMA - « J’aurais préféré ne jamais écrire ce satané film. » Touché par la balle qui a coûté la vie à la directrice de la photographie Halyna Hutchins sur le tournage du film Rust, le réalisateur Joel Souza ne cache pas ses difficultés à se remettre du drame qui a changé l’histoire de son film à tout jamais. Même s’il a finalement accepté de reprendre la production pour le terminer. S’il n’a pas encore de date de sortie en France, le film avec Alec Baldwin a pu être vu par la presse américaine avant sa sortie en salle et en VOD aux États-Unis vendredi 2 mai. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que si la critique est unanime sur le fait que le drame qui a marqué la production du film est désormais indissociable de l’œuvre. Dont la qualité cinématographique semble très discutable, à un point près. Institution au sein de la presse spécialisée américaine, The Hollywood Reporter tente de mettre des mots sur le sentiment ambivalent qui parcourt celles et ceux qui ont pu visionner le film, quatre ans après l’invraisemblable négligence qui a conduit la star Alec Baldwin à vider un chargeur de balles réelles sur le plateau de tournage. « Le résultat est hanté par son histoire. Le film possède des fils conducteurs thématiques qui s’alignent étrangement avec les contours de l’affaire Baldwin », explique l’auteur de la critique, qui note que le scénario de Rust est « porté par un meurtre accidentel » et par un « dilemme moral (qui) concerne un homme tristement célèbre qui tente de faire ce qui est juste ». Autre média influent de l’autre côté de l’Atlantique, Variety partage ce même constat. Mais s’interroge surtout sur l’avenir du film : « La tragédie hors champ qui caractérise désormais “Rust” suscitera-t-elle la curiosité du spectateur ou le rebutera-t-elle ? » Et de le classer dans une liste de films rendus tristement célèbre par un drame durant le tournage (comme The Crow ou le film La Quatrième Dimension). La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. Pour Deadline, « aucun film, aussi bon soit-il, ne vaut la peine de perdre une vie. Voir enfin “Rust” à l’écran est donc un sentiment doux-amer ». Et confesse même qu’il est « difficile de regarder et de critiquer un film d’une telle notoriété tragique ». Pour The Wrap, qui s’interroge sincèrement dans sa critique sur la qualité intrinsèque du film, son auteur déplace le débat pour constater qu’il est dans tous les cas « difficile de porter aux nues un film où l’irréparable a été commis ». Si la majeure partie des revues s’accordent sur les défauts du film – longueur, trop grand nombre d’intrigues secondaires, dénouement interminable… – ou tout du moins sur sa triste banalité, la presse s’accorde de manière unanime pour saluer la photographie du film. D’abord capturée par Halyna Hutchins avant son tragique décès, puis par Bianca Cline qui l’a remplacée. À ce titre, le média britannique The Guardian ne fait pas de cadeau à Rust, ne sauvant que l’esthétique du long métrage. « La vision dérangeante de Baldwin tirant au pistolet lors du climax obligatoire de la fusillade ne vaut pas vraiment le coup d’œil, elle rend “Rust” macabre en plus d’être ennuyeux. Paradoxe tout aussi gênant, Halyna Hutchins est la grâce salvatrice du film. Sans son travail, il ne vaudrait même pas le coup d’œil. » Deadline encense également « les magnifiques photographies de l’Ouest américain réalisées par Hutchins, puis Cline, qui a suivi le modèle et la palette de couleurs si particulière » de la directrice de la photographie disparue. The Wrap ajoute qu’il « est impossible de ne pas penser à Halyna Hutchins tant son travail sur l’image est superbe ». Les louanges se poursuivent dans The Hollywood Reporter, car même si « on ne sait pas exactement où s’arrête le travail de Hutchins et où commence celui de Cline, le résultat final est harmonieux et visuellement convaincant ». Si on peut imaginer sans mal que la connaissance du drame a pu avoir une influence − même inconsciente − sur l’avis des auteurs de ces critiques au sujet de la photographie, Variety apporte un peu de nuance. Tout en saluant une « photographie crépusculaire » qui « est peut-être le point fort » du film, offrant ainsi une « sensualité mélancolique », il est souligné qu’elle est desservie par des personnages se déplaçant trop vite d’un décor à un autre pour permettre à ces lieux de « revêtir une signification particulière ». À voir également sur Le HuffPost : La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous. plus : Inscrivez-vous aux newsletters du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et une sélection de nos meilleurs articles En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter. Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des informations vous concernant, que vous pouvez exercer auprès de dpo@groupelemonde.fr. Pour toute information complémentaire ou réclamation: CNIL