En France, la solitude touche de plus en plus de personnes. D’après la dernière étude de la Fondation de France, 24 % des Français âgés de plus de 15 ans déclarent se sentir régulièrement seuls, un chiffre qui grimpe à 35 % chez les jeunes actifs de 25 à 39 ans, soit deux fois plus que chez les 60-69 ans. Face à ce fléau social, le PDG et fondateur de Meta, Mark Zuckerberg, mise désormais sur l’intelligence artificielle pour combler ce vide relationnel. Une idée qui est très loin de faire l’unanimité. Faisons le point. Un futur dystopique Interviewé dans le podcast de Dwarkesh Patel cette semaine, le dirigeant a estimé que davantage de personnes pourraient utiliser les chatbots sur les réseaux sociaux, car elles n’ont pas tant de contacts sociaux que ça dans la vraie vie. Le créateur de Facebook développe ainsi : « Il y a une statistique que je trouve toujours folle : l’Américain moyen a, je crois, moins de trois amis. Et la personne moyenne en demande beaucoup plus, je pense que c’est 15, non ? L’individu moyen souhaite davantage de connectivité et de connexion qu’il n’en a ». Selon le patron, nous n’avons pas encore inventé le vocabulaire nécessaire pour donner un sens à ces relations que vous pourrions établir avec un chatbot. De même, il reconnaît que cela génère encore une « stigmatisation » et que la technologie n’en est encore qu’à ses débuts. De fait, Meta AI, l’IA maison du géant du web a déjà affronté son lot de controverses. Le Wall Street Journal a déjà rapporté que ce dernier est habilité « à se livrer à des “jeux de rôles romantiques” qui peuvent devenir explicites ». Et que « certaines personnes au sein de l’entreprise s’inquiètent ». Dans le même ordre d’idée, 404 Media a indiqué que l’application AI Studio de Meta permettait à ses utilisateurs de créer des bots se faisant passer pour des thérapeutes agréés, ce qui peut poser des problèmes éthiques. L’idée défendue par Mark Zuckerberg a été accueillie avec beaucoup de scepticisme par les internautes. Certains soulignent qu’il n’est clairement pas neutre lorsqu’il prend la parole sur ce sujet, puisque son groupe pourrait tirer profit de ces nouveaux produits. Les IA ne remplaceront jamais les amitiés humaines On peut aussi signaler que devenir ami avec une IA pour quelque motif que ce soit n’a jamais été une bonne idée. En 2023, notre consœur Ainsley Harris de Fast Company a pointé plusieurs failles dans ces relations « amicales » entre les enfants et les machines. Ainsi, comme le remarquait l’auteure, ces échanges virtuels portaient inévitablement une dimension commerciale. Derrière chaque chatbot se trouve une entreprise cherchant à rentabiliser ses services : il faut alors choisir entre payer un abonnement ou accepter la publicité ciblée en échange de la gratuité. De plus, ces nouvelles formes d’amitié ne peuvent jamais vraiment reproduire la complexité des liens humains, notamment ceux qui se tissent dès l’enfance, faits de conflits, de réconciliations et de moments partagés. « Au milieu des larmes, je les vois apprendre la beauté des moments de joie vécus avec d’autres humains », soulignait-elle. 📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.