Avec ses « médicaments verts » pour les cultures, Biom InnoV voit grand. Créée en janvier à Saint-Malo, la petite entreprise veut devenir l’un des leaders des produits de biocontrôle, ces alternatives aux pesticides traditionnels reposant sur l’utilisation de mécanismes naturels. Si l’équipe est en encore au stade de la recherche, elle ne part pas de zéro. Biom InnoV a en effet repris un programme stoppé en 2024 par Gaïago, une autre société malouine, alors en difficultés financières. Ce programme était piloté par Aude Bernardon-Méry, qui a décidé de le poursuivre en créant sa propre entreprise. «Nous sommes aujourd’hui cinq personnes », indique la fondatrice, qui, pour son projet, s’est associée à AgriLife Studio, une structure spécialisée dans la création de start-up agricoles.Biom InnoV est d’ailleurs la première société issue d’AgriLife Studio, qui y a investi 1,5 M€. À lire sur le sujet Rennes : Agriodor reprend Cearitis pour continuer à développer des alternatives aux insecticides Extrait de plante Avec son équipe, Aude Bernardon-Méry travaille sur un principe actif dont les détails sont encore confidentiels. Selon la dirigeante, il s’agit d’« un extrait de plante » associé à des éléments nutritifs et qui repose sur une approche innovante. « Contrairement aux approches classiques, qui cherchent à éradiquer le pathogène d’une plante et un peu tout ce qu’il y a autour, nous avons opté pour une méthode reposant sur une gestion globale de l’holobionte : nous allons non seulement attaquer le pathogène, mais aussi stimuler l’immunité de la plante et encourager le développement des micro-organismes bénéfiques qui la protègent. » Deux produits sont actuellement en développement sur la base du principe actif : l’un pour la protection contre le mildiou du tournesol, l’autre contre le mildiou et l’oïdium de la vigne. Une fois les tests bouclés, ils feront l’objet d’une demande d’homologation européenne en 2027, avec une décision attendue courant 2030. En cas de feu vert, la commercialisation sera confiée à des industriels spécialisés. À lire sur le sujet Pesticides : une version définitive du plan Ecophyto présentée début avril 10 M€ recherchés sur cinq ans Pour aller au bout de ces projets et soumettre des dossiers d’homologation ailleurs dans le monde (États-Unis, Chili, Argentine…), Biom InnoV estime qu’elle aura besoin de 10 M€ sur les cinq prochaines années. Une somme qu’elle compte notamment réunir grâce à des aides et à deux levées de fonds à ce stade prévues fin 2026 et en 2029. Newsletter Les immanquables à Saint-Malo Le récap hebdomadaire de l’actualité malouine, le vendredi à 12h Adresse e-mail Nos autres newsletters